La ville de Tende est coupée du monde après le passage de la tempête Alex. 1:25
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Jean-Jacques Héry, édité par Ariel Guez , modifié à
Sans routes, sans électricité et sans eau potable... Tende, dans les Alpes-maritimes, a été durement touchée par la tempête Alex. Cinq jours après les intempéries et après la constatation des dégâts, la vie reprend dans le village, entre aide immédiate et système D.
REPORTAGE

À Tende, quand la nuit tombe, le bruit des hélicoptères disparaît, cédant la place à celui des groupes électrogènes. Cinq jours après les violentes intempéries de la tempête Alex qui ont frappé la commune et tout le Sud-Est du pays, seules quelques maisons ont retrouvé l'électricité. Le village est désormais coupé du monde : pour y accéder, il faut marcher 25 kilomètres à pied, le long d'une route jonchée de débris et de branches. Les routes sont hors-service et deux ponts ont été détruits par les crues : le temps de faire les travaux, Tende sera isolé encore "au moins deux mois" expliquait dans Le Parisien Jean-Aimé Mougenot, directeur régional TER.

"On enregistre les gens qu'il faut évacuer prioritairement par les hélicoptères"

Dans les rues, on croise des habitants tenant à la main des jerrycan d'eau remplis aux camions-citernes de la mairie. Le réseau d'eau potable n'a pas non plus été remis en place : l'eau arrive par hélicoptère. Comme les denrées alimentaires, tout est distribué à la salle des fêtes, où s'organise la vie de la commune depuis samedi. "Tout le monde est obligé de passer par ici", explique le maire de la ville, Jean-Pierre Vassallo, au micro d'Europe 1. "Nous faisons une distribution d'eau et de nourriture. On fait un soutien psychologique et on enregistre les gens qu'il faut évacuer prioritairement par les hélicoptères", continue l'élu. 

Des repas gratuits pour les pompiers et les équipes de secours

C'est aussi dans cette salle des fêtes que viennent manger les pompiers et les équipes de secours, des repas préparés gratuitement par les restaurateurs de la ville qui se relaient pour cuisiner avec les moyens du bord. "Les gens nous amènent leurs denrées qui se décongèlent ou qui sont encore congelées, qu'ils ne pourront pas garder, pour qu'on puisse les faire cuire et après, les redistribuer", raconte Coralie, la patronne du restaurant Le Miramonti. 

En parallèle, depuis lundi, les ravitaillements et les hélicoptères sont beaucoup plus réguliers. Mais pas encore de quoi faire oublier le ressentiment amer des premières heures partagées par tous les habitants de la vallée de la Roya : celui d'avoir été les grands oubliés de cette catastrophe.