Tariq Ramadan remis en liberté : "le combat continue", affirme l'avocat de Christelle

Eric Morain
Me Eric Morain défend Christelle, une des plaignantes de Tariq Ramadan. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Me Eric Morain a affirmé jeudi soir que la remise en liberté de Tariq Ramadan ordonnée par la justice "réactive une crainte de pressions et de menaces" pour sa cliente. 

Après la remise en liberté sous conditions de Tariq Ramadan ordonnée par la justice jeudi soir, l’avocat de Christelle, une des plaignantes, a affirmé que "le combat continue". "Il est évident qu’après les aveux de Monsieur Ramadan, après avoir égaré la justice pendant 9 mois de mensonges, on s’attendait et on se préparait à une telle décision. Mais le combat continue", a réagi auprès d’Europe 1 Me Eric Morain, ajoutant que "le dossier n’a jamais été aussi solide qu’aujourd’hui concernant ma cliente".

"Une crainte de pressions et de menaces". Toutefois, l’avocat concède que "c’est un coup dur" pour Christelle. "Ça réactive une crainte, une crainte de pressions et de menaces". La cour d'appel de Paris a ordonné jeudi la mise en liberté sous contrôle judiciaire de l'islamologue suisse, mis en examen le 2 février pour des viols qu'il conteste : cette demande de mise en liberté, la quatrième après dix mois de détention, avait été rejetée la semaine dernière par les juges. Les magistrats craignaient notamment des pressions sur les plaignantes, Henda Ayari et Christelle. Toutes deux avaient lancé l'affaire en dénonçant à l'automne 2017 avoir subi un rapport sexuel d'une extrême violence, en 2012 pour la première et en 2009 pour l'autre.

"Il n'a aucune attache en France". Me Eric Morain espère toutefois que Tariq Ramadan respectera son contrôle judiciaire. "Il n’a aucune attache en France, il n’a pas de passeport français, il n’est pas Français, il a des attaches à l’étranger… Après ce sera sa responsabilité s’il décide de ne pas respecter son contrôle judiciaire", souligne-t-il. Tariq Ramadan, qui devra remettre son passeport suisse, aura interdiction de quitter le territoire français, d'entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins. Et devra pointer une fois par semaine au commissariat. La chambre de l'instruction a rendu cette décision, non susceptible d'appel, après avoir entendu Tariq Ramadan plaider lui-même sa cause avec énergie lors d'une rare audience en public jeudi. "J'irais fuir où ? (...) Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence", avait-il lancé depuis le box.