Gordes 3:23
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Ophélie Artaud / Crédit photo : MATTES René / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP , modifié à
Face à l'afflux de touristes, certains sites sont obligés de mettre en place des mesures pour limiter les conséquences sur l'environnement. Dans le Vaucluse, le village de Gordes, considéré comme l'un des plus beaux du monde, attire des milliers de visiteurs chaque jour l'été. Le maire, Richard Kutaeff, tente de réguler cette surfréquentation.

Comment réguler le tourisme de masse ? Face à l'afflux de touristes, et aux conséquences néfastes sur l'environnement, la faune et la flore, de nombreux sites ont mis en place des systèmes de quotas pour limiter le nombre de visiteurs. C'est notamment le cas de l'Île-de-Bréhat, de l'Île de Porquerolles ou encore de la calanque de Sugiton, à Marseille. Certaines communes, comme Gordes, dans le Vaucluse, sont également victimes de leur succès. Le village a été désigné comme l'un des plus beaux du monde par le magazine américain Travel + Leisure, et attire depuis de très nombreux touristes. Richard Kutaeff, le maire de Gordes, a donc mis en place différentes mesures pour limiter les conséquences sur la ville et la population, comme il l'explique au micro d'Europe 1.

"Les maires ne peuvent pas décider de limiter comme ils veulent la surfréquentation"

Si, dans cette commune du parc naturel régional du Luberon, le tourisme n'est pas aussi destructeur que dans certains espaces naturels, la surfréquentation reste visible, "avec des pics de fréquentation élevée, notamment les mardis, jour de marché, en juillet et en août", détaille Richard Kutaeff. Absence de place de stationnement, difficultés à déambuler dans la ville... Pour pallier ces problèmes, la municipalité a mis en place certaines mesures, dont "des parkings de délestage en dehors de la commune centrale pour les camping-cars et les bus, afin d'éviter les encombrements". Le tarif des parkings a également été revu à la hausse, et les effectifs de police municipale augmentés.

Même si pour l'élu, régler le problème de la surfréquentation reste compliqué pour les municipalités. "Les maires ne peuvent pas décider comme ça, d'un coup de baguette magique ou avec un arrêté municipal, de limiter comme ils veulent la fréquentation. En réalité, c'est un choix qui se situe plus au niveau des tours opérateurs, en lien avec l'État et puis au niveau international, puisque le tourisme de masse, c'est quand même un enfant de la mondialisation", analyse Richard Kutaeff.

Le "démarketing", une solution ?

Selon l'édile, le système de quotas est une bonne mesure pour les sites naturels endommagés par le surtourisme. "Ça doit être généralisé quand on est victime d'un tourisme de masse destructeur de la faune, de la flore et de l'environnement. Il est évident que dans certains territoires, comme le parc des calanques, qui pratique ce qu'on appelle le 'démarketing', il y a un tel niveau de détérioration, de dégradation du site jour après jour, alors que celui-ci n'est pas constitué pour accueillir autant de monde, dans ces endroits-là, les jauges et le 'démarketing' semblent nécessaires", juge le maire de Gordes, qui considère que sa commune "n'est pas à ce stade-là".

"Le 'démarketing', ça suppose clairement que la collectivité face de la publicité pour ne pas venir sur son site, en expliquant que celui-ci est devenu invivable. Ça n'aurait pas de cohérence de faire ça à Gordes, ça détruirait profondément l'économie touristique alors que celle-ci a un impact positif pour l'immense majorité des commerces, des forains des marchés et des administrés", conclut-il au micro d'Europe 1.