Sylvia a appris la mort de son beau-fils sur Internet : "Ça m'a fait un choc"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Sylvia a appris que son beau-fils était mort en trouvant son acte de décès sur Internet. Étant en conflit avec la famille de son beau-fils, elle n’a pas été prévenue. Au micro de Sabine Marin, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Sylvia confie simplement vouloir savoir de quoi ce dernier est décédé.
TÉMOIGNAGE

Sylvia s’inquiétait de ne plus avoir de nouvelles de son beau-fils, né du premier mariage de son défunt mari. Elle a appris qu’il était mort en trouvant son acte de décès sur Internet. Elle raconte que la famille de son beau-fils ne l’a pas prévenue, parce qu’ils sont en conflit. Sylvia ne sait donc pas de quoi son beau-fils est mort. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Sylvia confie à Sabine Marin avoir été choquée d'apprendre le décès de son beau-fils sur Internet. 

" J'ai eu un choc le 17 décembre. Je n'avais plus de nouvelles de mon beau fils, le fils de mon conjoint et son ex-femme. Mon beau-fils avait huit ans quand je l’ai connu. J'ai perdu mon mari il y a cinq ans. Je suis restée avec lui pendant 37 ans. Je l’ai soigné pendant douze ans. Il était atteint d’une maladie dégénérative du cerveau. La dernière fois que j'ai eu mon beau fils au téléphone, il partait en vacances sur la côte normande, dans l’appartement de sa sœur. Ensuite, je n'avais plus de nouvelles. J’ai envoyé du courrier, qui m’est revenu. 

J’en ai parlé à quelqu'un qui m’a dit de regarder sur Internet. Alors, j'ai tapé le nom et le prénom de mon beau fils sur Internet. Je suis tombée sur son acte de décès. J'ai appris qu’il était mort en vacances, la veille de son anniversaire. Ça m'a fait un choc. Je sais que c’est lui parce que c’est exactement sa date de naissance et il y avait également l'acte de décès de mon époux et du grand père de mon beau-fils. J'étais très surprise de voir qu’on trouve tout sur Internet.

" Je ne sais pas de quoi il est mort "

Je ne m'attendais pas à ça. J’ai tout de suite téléphoné à la mairie de la commune où son décès a été déclaré. Ils m’ont dit que son décès avait été constaté au domicile de sa demi-sœur, mais ils ne savaient pas de quoi mon beau-fils était décédé. La seule chose que je sais, c'est qu'il est enterré dans le même cimetière que mon mari. Il aurait pu être enterré dans le caveau de son père, il y avait de la place et c’est son fils. Je ne sais pas de quoi il est mort.

J'ai réussi à avoir le numéro de téléphone de sa mère. Je l’ai tout de suite appelée. Elle m'a raccroché au nez, me disant de lui foutre la paix. J'ai pleuré pendant trois jours. J’étais complètement retournée. Elle n’a jamais accepté que son ex-mari retrouve une femme. Elle avait retrouvé un compagnon qui est mort dans un accident de voiture. Elle était divorcée et veuve à 43 ans. Elle a eu une fille qui n’a pratiquement pas connu son père. Quand je faisais un cadeau au fils de mon mari, j’en faisais un à sa demi-sœur. Elle venait manger à ma table. J’étais très gentille avec cette jeune fille.

" Je ne pensais pas faire l'objet de tant de haine "

Ces gens-là m'ont fait un procès pour maltraitance. Ils m’accusaient de maltraiter mon mari. À cause de sa maladie, il tombait souvent. Il s’était cassé le poignet. Ils ont dit que c'était moi qui lui avais cassé le poignet dans un accès de rage. Les deux personnes qui s’occupaient de mon mari à domicile, une dame qui venait pour la toilette et une femme de ménage, ont témoigné contre moi. Je ne sais pas si elles ont été soudoyées. Il y a eu une cabale contre moi. J’ai été défendue par l’avocate de mon mari. J'ai gagné le procès, mais c’était terrible.

Mon mari était sous tutelle. On m’avait conseillé de le mettre sous tutelle parce qu'il dirigeait des affaires très importantes. Sa responsabilité était engagée, alors il fallait une protection juridique. Quand ces deux femmes ont appris que j’étais la tutrice, ça a tourné au vinaigre. Je pensais que devant la mort, son ex-femme m'aurait quand même répondu. Je ne comprends pas comment on peut haïr à ce point-là. C’est terrible. J’ai du mal à le digérer et je trouve ça triste. Je ne pensais pas faire l'objet de tant de haine. 

 

Je voudrais simplement savoir de quoi mon beau fils est mort, c’est tout. Je ne vois pas qui pourrait me renseigner. Je ne suis pas encore allée au cimetière, je n'ai pas eu le courage. Je vais bien sûr aller sur sa tombe, mais si j’y mets un souvenir, j'ai peur qu'ils le mettent à la poubelle. Il vaut mieux que je dépose quelque chose qui ne soit pas identifiable. Autour de moi, on me dit de tourner la page. Je vais m’orienter vers autre chose. Ça ne sert à rien de ruminer ainsi, c’est très destructeur. "