"Sugar Daddy" : ouverture d'une enquête pour proxénétisme à Paris

Sugar daddy Paris 1280
Le camion publicitaire a été vu devant plusieurs universités de la capitale. © Anais CAQUANT / AFP
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avec Reuters
Après la circulation de camions publicitaires pour un site de "sugar daddy" mercredi devant des universités parisiennes, le parquet a ouvert une enquête pour proxénétisme aggravé.

Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour proxénétisme aggravé, après un signalement de la mairie de Paris dénonçant des camions publicitaires qui invitent les étudiants à "sortir" avec des "sugar daddy" ou "sugar mama" via un site Internet. Cette enquête, confiée à la brigade de répression du proxénétisme (BRP), vise aussi la circulation de véhicules publicitaires dans une zone urbaine où la publicité est interdite, précise-t-on à Reuters de source judiciaire. Outre le signalement effectué mercredi par la mairie de Paris auprès du parquet, l'université de Paris-Descartes a déposé une plainte jeudi.

"Sortez avec un sugar daddy". Mercredi soir, l'adjointe à la maire de Paris chargée de l'égalité femmes-hommes, Hélène Bidard, avait dit avoir "saisi le procureur pour que la plateforme Pharos (qui permet de signaler les contenus et comportements illicites sur Internet) ferme ce site et que ces pubs soient retirées." Dans son collimateur, l'affiche publicitaire du site "RichMeetBeautiful" sur laquelle on peut lire : "hey les étudiant(e)s ! Romantique, passion et pas de prêt étudiant : sortez avec un sugar daddy, sugar mama".

Incitation à la prostitution ? Cette affiche a suscité une vive réprobation. "Cette publicité a pour objet d'attirer les étudiant-es en situation de précarité et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées", a ainsi réagi la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), qui a dit vouloir porter plainte pour "proxénétisme". La partie pourrait toutefois s'annoncer délicate, selon la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa : "ce qu'il faut qu'on regarde c'est : est-ce qu'il s'agit de rencontres consenties ou est-ce qu'il s'agit effectivement de proxénétisme et d'une forme d'incitation à la prostitution, ce qui, là, pourrait tomber effectivement sous le coup de la loi."