Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Lagarde, ne vient pas témoigner au procès

Stéphane Richard est aujourd'hui le PDG d'Orange.
Stéphane Richard est aujourd'hui le PDG d'Orange. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
L'actuel PDG d'Orange est lui-même mis en examen dans le volet non-ministériel de l'enquête.

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et actuel PDG d'Orange Stéphane Richard "a décidé" de ne pas témoigner au procès de la patronne du Fonds monétaire international (FMI) devant la Cour de justice de la République (CJR), a annoncé mercredi son avocat.

Également mis en examen. Stéphane Richard, considéré comme l'un des hommes-clés dans l'affaire de l'arbitrage Tapie qui vaut à Christine Lagarde d'être jugée, est lui-même mis en examen dans le volet non ministériel de l'enquête. Cela lui donne "le droit de se taire" et ferait de lui "un sous-témoin", a souligné Me Jean-Etienne Giamarchi devant la CJR où il devait initialement être entendu dans la matinée. "Il n'y avait que de mauvaises solutions", a dit l'avocat, en assurant qu'il avait dû dissuader son client de venir.

Il a proposé à la Cour de recevoir plutôt une déposition écrite de Stéphane Richard, mais cette demande a été sèchement rejetée. Dans ce texte, transmis à la presse, l'actuel patron d'Orange se dit désormais convaincu que l'arbitrage Tapie a donné lieu à des "manœuvres inacceptables", mais assure qu'il a, avec Christine Lagarde, toujours voulu "servir l'intérêt public".

Confrontation attendue.La présidente Martine Ract-Madoux a "pris acte" de cette décision sans cacher son mécontentement. "C'est tout à fait son droit de ne pas se présenter", a-t-elle dit, en regrettant toutefois que cette annonce arrive à la dernière minute. Pour préserver sa propre défense dans l'enquête sur l'arbitrage controversé, Stéphane Richard aurait en effet témoigné sans prêter serment, et aurait pu refuser de répondre à certaines questions. La confrontation n'en était pas moins très attendue. 

Confiance. Christine Lagarde, accusée de "négligence" pour avoir autorisé un arbitrage très favorable à Bernard Tapie en 2008, et ayant coûté quelque 400 millions d'euros au contribuable, insiste depuis le début du procès lundi sur la "confiance" qu'elle portait à son directeur de cabinet pour le traitement de ce dossier.