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Guillaume Dominguez avec Gauthier Delomez et AFP / Crédits photo : Ocean Gate / Handout / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP , modifié à
Un petit sous-marin parti explorer l'épave du Titanic dimanche dans l'océan Atlantique est depuis introuvable par les garde-côtes américains. Ce submersible n'était en réalité pas homologué, alors que cinq personnes se trouvent toujours à bord. Un expert interrogé par Europe 1 estime que le bateau avait des défauts de conception.

L'entreprise privée OceanGate, propriétaire du sous-marin Titan porté disparu dans l'océan Atlantique, a-t-elle sous-estimé les règles de sécurité ? Ce petit engin avec à son bord cinq personnes, parti explorer l'épave du Titanic dimanche soir et qui a perdu le contact avec la surface moins de deux heures après son départ, n'était effectivement pas homologué. Si des bruits sous l'eau ont été entendus dans la zone de recherche dans la nuit de mardi à mercredi, cela n'est pas forcément un signe de vie potentiel de la part des occupants, relevait Bernard Thibault, expert en recherches sous-marines, auprès d'Europe 1.

Une plainte de 2018 consultée par l'AFP indiquait qu'un ex-dirigeant de l'entreprise OceanGate Expeditions, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible. Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l'avant de l'appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 mètres de profondeur, et non à 4.000 mètres.

Un assemblage qui pose problème

Si les premières informations sur le submersible semblaient souligner le sérieux de l'entreprise OceanGate, de nouveaux éléments tendent à montrer l'inverse, comme le commente Jean-Louis Barbier. Cet ancien commandant de sous-marin de la marine française et expert judiciaire en ingénierie navale près de la cour d'appel d'Aix-en-Provence explique auprès d'Europe 1 que ce submersible non-homologué était effectivement fragile en raison de défauts de conception.

"Ce sous-marin est constitué d'une coque faite en deux matériaux : fibre de carbone et titane. C'est l'assemblage qui me pose problème", affirme-t-il. "Ce sont des matériaux aux réactions très différentes face aux contraintes de température et de pression, et si ça doit casser, ça cassera. Ça introduit une fragilité qu'on ne peut pas accepter", souligne l'expert.

Impossible d'ouvrir une trappe depuis l'intérieur de l'engin

Un deuxième point l'interroge : la trappe présente sur l'engin, qui a été boulonnée de l'extérieur. L'ancien commandant s'étonne "beaucoup qu'on ait pu laisser des personnes embarquer avec l'impossibilité de sortir par eux-mêmes. Quand bien même ce sous-marin refait surface, il me semble que les gens ne pouvaient pas sortir par l'eau, qu'il fallait un soutien extérieur pour les faire sortir".

Enfin, Jean-Louis Barbier a remarqué que sur ce submersible, "pour remonter, il dispose d'un régleur de flottabilité. C'est sur ce système-là que repose son retour en surface. S'il est défaillant, toute remontée est impossible".