Soupçons de malversations au casino Partouche de Cannes : non-lieu général

Les deux dirigeants du casino Partouche mis en cause ont bénéficié d'un non-lieu général.
Les deux dirigeants du casino Partouche mis en cause ont bénéficié d'un non-lieu général. © JACQUES MUNCH / AFP
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avec AFP , modifié à
Les deux dirigeants du casino Partouche de Cannes ont bénéficié mercredi d'un non-lieu général dans une affaire de dissimulations présumées de mises de poker.

Deux dirigeants du casino Partouche de Cannes mis en examen en mars 2018 pour abus de biens sociaux, dans une affaire de dissimulations présumées de mises de poker, ont bénéficié d'un non-lieu général ordonné mercredi par un juge d'instruction de Marseille.

"Pas de charges suffisantes", selon le juge d'instruction

"Il n'existe pas de charges suffisantes contre les dirigeants de la SAS Cannes Centre Croisette, elle-même propriété de la SA Groupe Partouche, exploitant l'établissement de jeux fonctionnant sous l'enseigne Casino 3.14 à Cannes, d'avoir commis le délit d'abus de biens sociaux pour lequel ils ont été mis en examen le 12 mars 2018", indique un communiqué du vice-président chargé de l'instruction au tribunal de grande instance de Marseille, Fabrice Naudé.

En mars 2018, le président du "3-14" avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, assorti d'une interdiction de diriger ou de gérer l'établissement de jeux et du versement d'une caution de 30.000 euros, avait annoncé le parquet de Marseille. Le directeur général du casino cannois avait été également placé sous contrôle judiciaire, assorti des mêmes conditions. Deux joueurs avaient été mis en examen pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, et placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître dans des casinos et des cercles de jeux. Eux aussi ont bénéficié du non-lieu, en raison d'une "insuffisance de charges".

Pas de détournement de fonds

Selon l'ordonnance de non-lieu, les éléments d'enquête ont permis de relever que les parties de poker qui faisaient l'objet des vérifications, "n'étaient pas le cadre de détournements de fonds réalisés au préjudice de l'établissement de jeux concerné", et qu'elles avaient "généré un produit brut des jeux considérable et ce, au bénéfice tant de la société exploitante que de l'État". 

Les deux dirigeants n'ont "pas été personnellement, de manière directe ou indirecte, intéressés à l'organisation et au fonctionnement de ces parties", poursuit le communiqué. "Enfin, il n'existe pas davantage d'indices graves ou concordants et partant de charges suffisantes contre quiconque, d'avoir commis les délits de participation en bande organisée à la tenue d'une maison de jeux de hasard et blanchiment en bande organisée, également objet de la saisine de la juridiction d'instruction", conclut le communiqué.

Le groupe Partouche, dont le cours de Bourse avait dévissé de 15% après l'annonce des gardes à vue, avait assuré être "en conformité avec la loi et tout particulièrement en matière de réglementation des jeux et de lutte contre le blanchiment", se disant "affecté par un battage médiatique sans commune mesure avec les premiers résultats de la procédure". Le casinotier, qui compte 43 casinos dont 39 en France, avait déposé plainte pour violation du secret de l'instruction et diffamation.