Sondage sur le consentement sexuel de Fun Radio : "on cherche à banaliser un fait très grave", dénonce l'ex-"Doc" Christian Spitz

Christian Spitz a animé "Lovin'Fun" pendant de nombreuses années.
Christian Spitz a animé "Lovin'Fun" pendant de nombreuses années. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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avec Isabelle Moureaux , modifié à
Le docteur Christian Spitz, alias le "Doc", a fermement condamné auprès d’Europe 1 le sondage lancé par Fun Radio mardi soir sur le consentement sexuel, rappelant que "le viol conjugal existe".

"Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ?" : ce sondage lancé mardi soir sur Twitter par l’émission de libre-antenne de Fun Radio, Lovin’Fun, a suscité une vague d’indignation des internautes, de la secrétaire d’État Marlène Schiappa, ainsi que de l’ancien "Doc" Christian Spitz, qui a officié sur cette même émission pendant plusieurs années.

"Comme si être en couple veut dire accepter". "Le témoignage de la jeune femme, s’il s’avère vrai et non fabriqué, est traité de façon perverse, un peu légère, comme si on pouvait se moquer de sa situation. Poser la question pour savoir si la jeune fille a tort ou raison de se plaindre est doublement pervers puisqu’est induit le fait que ce comportement peut être acceptable. Comme si être en couple veut dire accepter", a réagi auprès d’Europe 1 Christian Spitz, qui a animé Lovin’Fun de 1992 à 1998 puis de 2013 à juin 2018.

Christian Spitz condamne ainsi fermement la façon de procéder de Lovin’Fun, qui a la "soif du spectaculaire" selon lui, et dont "la seule finalité est de choquer ou rire". "Par cette séquence, on cherche à ridiculiser ou banaliser un fait très grave", affirme-t-il.

"Le viol conjugal existe". "Une relation sexuelle conjugale pendant le sommeil peut faire l’objet d’une discussion au préalable et devient un acte consenti", rappelle le médecin et pédiatre. Mais d’ajouter : "Le viol conjugal existe et en aucun cas, on ne peut traiter ce sujet à la légère. L’acte est extrêmement grave (…) S’interroger sur le bien-fondé d’un tel geste porte préjudice à des femmes qui subissent ces viols et dont la parole est décrédibilisée."