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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Emmanuel Macron a annoncé mardi soir qu'il souhaitait aller "vers une généralisation du service national universel (SNU)". Mais cette initiative, lancée en 2019, est un vrai serpent de mer car elle doit faire à de nombreux obstacles, qu'ils soient logistiques ou financiers, et à la réticence des enseignants.

Le service national universel (SNU), "séjour de cohésion" de 15 jours à destination des lycéens de seconde, va-t-il être généralisé ? C'est en tout cas le souhait du président Emmanuel Macron, qui a réaffirmé lors de sa grande conférence de presse vouloir aller "vers une généralisation". Pour rappel, le SNU a pour objectif de mixer des jeunes de 16 ans de toutes origines sociales et géographiques.

Mais pour le rendre obligatoire, le gouvernement doit franchir des obstacles logistiques, mais aussi financiers pour trouver des sites d’hébergement, des encadrants formés, ou encore assurer le transport des jeunes à travers la France dans le but d'assurer une vraie mixité sociale et géographique.

Le SNU confronté au "principe de réalité"

Selon le Sénat, le coût annuel de ces séjours dépasserait les deux milliards d’euros. "Pour l'ensemble d'une génération, c'est-à-dire 700.000 personnes dans un grand camp de scouts républicains, cela implique une organisation logistique colossale", estime Guillaume Prévost, spécialiste du SNU et directeur du groupe de réflexion sur l’éducation "Vers le Haut".

Pour simplifier les choses, le gouvernement penche pour une généralisation du SNU sur le temps scolaire. Les élèves de seconde partiraient en classe entière, avec leur professeur, mais cela veut dire qu’il n’y a plus de brassage entre les territoires. "On voit bien que plus le principe de réalité s'impose, plus le risque, c'est d'avoir un dispositif qui ne ressemble finalement plus vraiment à l'objectif initial de construction d'une nation", souligne le spécialiste au micro d'Europe 1.

Le directeur du groupe de réflexion aborde également la problématique de "la vision des enseignants", qui "aujourd'hui, n'est pas tout à fait au rendez-vous". Des lycées se sont toutefois portés volontaires pour tester le SNU sur ce format, dès le printemps 2024.