Interpol Lyon 1:41
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Jean-Luc Boujon, à Lyon , modifié à
Gérald Darmanin et Grégory Doucet s'écharpent sur l'extension du siège d'Interpol, à Lyon. Alors que le ministre de l'Intérieur met en garde contre un départ de l'institution policière de la cité rhodanienne, l'édile dénonce "l'amateurisme" du locataire de la place Beauvau. Il formule ses réserves au micro d'Europe 1.

C'est ce qui s'appelle mettre un coup de pression, un sermon supplémentaire après les reproches formulés la semaine dernière sur les supposés manqués de la vidéosurveillance à Lyon. Dans un courrier envoyé la semaine dernière, Gérald Darmanin somme les collectivités lyonnaises de s'engager pour financer l'extension du siège d'Interpol, situé à Lyon depuis les années 1980 et devenu au fil des ans trop petit pour accueillir les 700 fonctionnaires qui y travaillent.

"Plusieurs pays tendent les bras" à Interpol

Il s'agit d'un projet à 40 millions d'euros que la France s'est engagée à soutenir financièrement. "Sinon, Interpol va partir, car plusieurs pays lui tendent déjà les bras", met en garde Gérald Darmanin, qui demande notamment à la ville de Lyon de prendre sa part financière dans le projet.

"Ce n'est pas comme ça que ça marche", lui a répondu le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. "Il est question d'un investissement global de 40 à 45 millions sans que j'aie entre les mains le moindre dossier, le moindre détail sur ce dont il est question. Vous connaissez un investisseur privé qui mettrait de l'argent sur la table sans savoir sur quoi il va investir ? Moi, je n'en connais pas. Et quand il s'agit d'argent public, on doit être encore plus rigoureux", souligne l'édile.

Doucet évoque un "coup de com'" de Darmanin

Grégory Doucet fustige l'attitude globale du gouvernement dans ce dossier : "Ça relève de l'amateurisme, ou alors c'est un coup de com' politique. Mais ça, c'est son problème. Moi, ce n'est pas comme ça que je compte travailler." Le maire de Lyon émet aussi des réserves sur la candidature à la présidence d'Interpol d'un général émirati accusé de tortures dans son propre pays. "Avant toute chose, il nous faut des garanties en matière de probité", affirme Grégory Doucet, qui se déclare par ailleurs très attaché au maintien dans la ville d'une organisation très efficace pour lutter contre la criminalité internationale.