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Anaïs Huet , modifié à
À l'occasion du Sidaction, le militant Jean-Luc Romero-Michel, lui-même séropositif, appelle les candidats à la présidentielle à se saisir enfin du problème du sida.
INTERVIEW

Jean-Luc Romero-Michel en est persuadé : le sida se soigne aussi par la politique. "Ça peut paraître un peu absurde, le sida se soigne d'abord par les traitements. Il faut que tout le monde puisse y accéder, ce qui n'est pas le cas. Rien qu'aujourd'hui, il y a 3.200 personnes qui vont mourir du sida dans une sorte d'indifférence glacée. Et la solution, elle est aussi dans les mains des politiques", insiste-t-il sur Europe 1, samedi matin.

"Aucun candidat ne se prononce là-dessus". Depuis vendredi et jusqu'à dimanche, le Sidaction mobilise, sensibilise et recueille des dons pour la lutte contre le virus du sida qui, en 2015, a tué plus d'un million de personnes. Au micro d'Europe 1, Jean-Luc Romero-Michel s'est désespéré de constater l'inaction des candidats à la présidentielle sur cette question. "Lors des débats des primaires, lors du seul débat avec les cinq candidats, jamais le mot sida n'a été prononcé. Alors qu'il y a un espoir fou. On peut avoir un monde sans sida, d'ici 2030", appuie le militant. "Il n'y a pas de candidat qui se prononce là-dessus, alors que c'est un objectif tout à fait atteignable. Dire 'je serai le président de la fin du sida', c'est possible", s'enthousiasme-t-il.

"La France a été très en retard". Historiquement, dans la lutte contre le sida, "la France a été très en retard", rappelle Jean-Luc Romero-Michel. "Il a fallu attendre 1987 pour que le président Mitterrand dise pour la première fois le mot sida. Ce sont les militants, et notamment les gays, qui ont porté cette maladie face à des pouvoirs publics qui étaient complètement inconscients", dénonce celui qui, en 2016, a raconté ses 30 années de vie avec le sida dans un livre, SurVivant, aux éditions Michalon.

"Le dépistage est la clé de tout". Aujourd'hui encore, 30.000 Français porteurs du sida s'ignorent. "Le dépistage est la clé de tout. Si demain, ces 30.000 personnes sont dépistées, elles auront un traitement. Et elles vont devenir, comme je le suis moi-même, séro-inoffensives. C'est-à-dire qu'elles n'infecteront plus les autres", avance Jean-Luc Romero-Michel. "Ces personnes vivront, elles ne tomberont pas dans la maladie. Et peu à peu, le sida peut disparaître."

Pour faire un don, vous pouvez vous rendre sur le site don.sidaction.org, téléphoner au 110, ou envoyer un SMS 92 110.