La sédentarité est malheureusement devenue un fléau qui gagne de plus en plus de terrain. 1:36
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Louise Sallé
Moins de vitamine D, plus de diabète et des capacités cognitives et sociales fragilisées… Alors que les enfants passent près de quatre heures par jour devant les écrans et sortent de moins en moins jouer en extérieur, les autorités sanitaires s’inquiètent.

Les enfants passent de moins en moins de temps à l’extérieur à jouer les aventuriers, courir dans les bois ou à nouer des amitiés au parc... Alors que l’OMS recommande une heure d’activité physique par jour, seule la moitié des garçons et un tiers des filles, entre 6 et 17 ans, respectent cette recommandation d’après une étude de Santé Publique France publiée en 2020. Par ailleurs, en 2015, près de 4 enfants sur 10 ne jouaient jamais en plein air les jours d’école. 

À l’heure du numérique, la sédentarité est malheureusement devenue un fléau qui gagne de plus en plus de terrain… Avec son lot de conséquences sur la santé des plus jeunes, aussi bien physiques que psychiques. 

Des infarctus et troubles métaboliques qui surviennent de plus en plus tôt

Manque de lumière et de vitamine D pour la croissance osseuse, mais aussi obésité et maladies cardio-vasculaires… La santé des enfants pâtit d’un manque d’activité physique en extérieur, entraînant diabète et cholestérol, explique Martine Duclos. Elle est professeure en médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, et présidente-fondatrice de l’Onaps, l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité. "Cette sédentarité, qui se manifeste très tôt, explique que les gens font des infarctus du myocarde de plus en plus jeunes, et que les troubles métaboliques commencent à s'installer à un âge de plus en plus précoce", avance-t-elle.

Quatre heures par jour devant les écrans

Les enfants et adolescents français passent en moyenne quatre heures par jour devant les écrans, multipliant les cas de myopie. Les capacités cognitives, également, se fragilisent, s'alarme de son côté le pédopsychiatre Stéphane Clerget. "On sait que les enfants qui consacrent beaucoup de temps sur les écrans sont des enfants qui ont une moins bonne capacité d'attention", déplore-t-il.

Des capacités cognitives et compétences sociales fragilisées

"Par ailleurs, les enfants qui bougent moins, qui s'activent moins, vont avoir un sommeil de moins bonne qualité. Et ça a des conséquences sur la mémoire et sur les capacités de régulation émotionnelle", complète le docteur. Jouer dehors, enfin, apprend aussi à l'enfant à mieux gérer les risques qui l'entourent, à s'affirmer et à oser… Des compétences essentielles à son épanouissement personnel.