Bruno Valentin 4:29
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Mercredi, Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, a déclaré que le secret de la confession était plus fort que les lois de la République. Pour Bruno Valentin, évêque auxiliaire de Versailles invité au micro d'Europe 1, il ne faut pas entrer dans la polémique autour d'une déclaration "malheureuse". 
INTERVIEW

C'est une déclaration qui fait couler beaucoup d'encre. Mercredi, Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort a affirmé sur Franceinfo que le secret de la confession était plus fort que les lois de la République, suscitant un tollé. Le prélat a d'ailleurs été convoqué par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qu'il rencontrera mardi. Monseigneur Bruno Valentin, évêque auxiliaire de Versailles, était l'invité d'Europe Matin ce vendredi. Le prêtre a réagi aux déclarations d'Eric de Moulins-Beaufort.

Une formule "malheureuse"

L'Eglise cherche-t-elle a se soustraire aux lois de la République ? "Il faut absolument qu'on sorte, dans l'intérêt de tous et d'abord des victimes, de ce climat de polémique à partir d'une formule sans doute malheureuse. Une polémique est inutile parce que cela fait 2000 ans qu'il est demandé aux chrétiens d'être des citoyens exemplaires. Il y a certainement beaucoup de choses à changer dans l'Eglise, le rapport Sauvé le pointe du doigt, mais il n'y a pas raison de mettre en doute la citoyenneté de l'Eglise", répond Monseigneur Valentin.

Restreindre le cadre de la confession ?

Le prélat a également affirmé que le cadre de la confession stricto sensu mériterait d'être reconsidéré. "L'immense majorité des cas d'abus dont nous avons connaissance nous vient d'en dehors du cadre strict de la confession. Bien sûr que ces cas font aujourd'hui l'objet d'un signalement à la justice. Et pas seulement lorsque cela vient d'un ouï-dire, même quand ça vient d'une discussion dans la confidentialité avec un enfant qui ne relève pas du secret de la confession. On va gagner à retravailler sur les limites de l'espace de la confession. Peut-être que nous avons trop étendu ce que nous appelons confession."