Mont d'or 1:20
  • Copié
Tatiana Geiselmann / Crédit photo : Leemage via AFP
À cause du manque d'eau, et donc d'herbe pour les vaches Montbéliardes, la production du fromage Mont d'Or a chuté de 10% sur la saison 2022-2023. Une situation qui inquiète de plus en plus les agriculteurs, qui tentent de s'adapter pour limiter les pertes. Europe 1 est allée à la rencontre d'Eric Fevrier, éleveur dans le Doubs.

La sécheresse et les fortes chaleurs qui touchent la France inquiètent aussi les agriculteurs et les éleveurs. Comme dans le Doubs où le manque d'eau a provoqué une chute de 10 % de la production de Mont d'Or sur la saison 2022-2023. Les éleveurs tentent donc de s'adapter, comme a pu le constater Europe 1.

"Optimiser le pâturage pour qu'il n'y ait pas de pertes"

Une robe blanche tachetée de flaques brunes. Pas de doute, ce sont bien 70 Montbéliardes qui sont en train de racler les dernières touffes d'herbe dans le champ d'Eric Février. "Habituellement, c'est plutôt des parcelles qu'on va récolter en fourrage. Mais comme il a fait très sec sur juin, ça n'a pas très bien repoussé. Et donc on préfère le pâturer."

Le pâturer, faute de pouvoir le transformer en foin. Une pratique plus longue à mettre en œuvre car il faut régulièrement changer les vaches de parcelles. Mais cela évite tout gaspillage. "Avant, peut-être qu'on pouvait se permettre de perdre un petit peu d'herbe. Aujourd'hui, on essaie vraiment d'optimiser le pâturage pour qu'il n'y ait pas de pertes", explique l'agriculteur au micro d'Europe 1.

L'herbe, une denrée rare à cause de la sécheresse

Car si les vaches manquent d'herbe, elles produisent aussi moins de lait et donc moins de fromage. Sauf que pour produire du Mont d'Or, impossible de les emmener paître là où l'herbe serait peut-être plus verte. "Les vaches doivent être nourries exclusivement avec de l'herbe qui vient de la zone de l'aire géographique de l'AOP. Et ça, c'est extrêmement restrictif. C'est-à-dire que quand on manque d'herbe, on ne peut pas aller l'acheter à l'extérieur", reprend Eric Fevrier.

Or, sur la saison 2022 2023, l'herbe de la zone n'a pas suffi à nourrir les vaches et la production de Mont d'Or est donc passée de 6.000 tonnes à 5.500. "L'herbe devient un produit, je ne veux pas dire de luxe, mais un petit peu quand même", conclut l'agriculteur.