Salaires trop bas, vétusté des locaux… À l'hôpital, "ce n'est plus possible"

Selon le professeur Francis Berenbaum, les salaires pratiqués à l'hôpital public sont un vrai problème.
Selon le professeur Francis Berenbaum, les salaires pratiqués à l'hôpital public sont un vrai problème. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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Eve Roger, édité par Ugo Pascolo
Le professeur Francis Berenbaum a décidé, comme de nombreux autres soignants, de répondre à l'appel national à manifester ce jeudi. Pour lui, c'est même une première. En colère, il raconte sur Europe 1 les raisons qui l'ont poussé à descendre dans la rue. 

"Ce n'est plus possible." Le professeur du service de rhumatologie de l'hôpital Saint-Antoine ne cache pas sa colère. Comme beaucoup d'autres soignants, le docteur Francis Berenbaum a décidé de répondre à l'appel national à manifester pour sauver l'hôpital. Sauf que pour lui, malgré ses cheveux blancs, c'est "la première qu'il (se) met en grève" pour l'hôpital public. 

Un interne en France "gagne autant" qu'un interne en Roumanie

La baisse du budget de l'hôpital public, le professeur Francis Berenbaum en voit les conséquences tous les jours dans son service. "Vous savez, en rhumatologie, on a besoin d'imagerie. Et bien, je m'aperçois que des machines très innovantes qui ont été installées il y a peu de temps ne peuvent plus fonctionner, parce que les manipulateurs radio fuient dans le privé où ils sont mieux payés. Et c'est le même problème pour les kinésithérapeutes, on n'arrive plus à recruter", peste-t-il. 

Cette situation salariale ne touche pas que les médecins expérimentés, puisque, selon le professeur, "un interne en médecine gagne 1.200 euros par mois à ses débuts, soit autant qu'un interne roumain". "Sauf que, là-bas, l'équivalent du Smic est à 400 euros !", lâche-t-il au bord de l'indignation. Dans un autre registre, le spécialiste de l’arthrose pointe la "vétusté" des locaux. "Dans les bureaux des médecins, il peut y avoir une moquette qui date d'il y a 30 ans", relève-t-il.