La zone de péage de Narbonne sud avait été la proie des flammes il y un an, en marge d'une manifestation des "gilets jaunes". 1:34
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Europe 1 avec AFP , modifié à
La zone de péage de Narbonne sud avait été la proie des flammes il y un an, en marge d'une manifestation des gilets jaunes. Le tribunal correctionnel de Narbonne a condamné mardi à des peines de prison ferme 21 des 31 prévenus. 

Le tribunal correctionnel de Narbonne a condamné mardi à des peines de prison ferme 21 de 31 prévenus, jugés pour le saccage d'un péage et d'un peloton de gendarmerie en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" il y a un an. Le tribunal a assorti ces peines de deux mandats de dépôt, deux maintiens en détention et d'un mandat d'arrêt.

"Pour nous, la justice est passée"

Kevin, 29 ans, a écopé de la peine la plus lourde, soit cinq ans de prison. Désigné par un autre des prévenus comme conducteur de l'engin ayant servi à projeter un véhicule en feu sur la barrière de péage, il a nié les faits reprochés. Pour le colonel Marc Gonnet, commandant des gendarmes de l'Aude, ce jugement est équilibré. "Les peines restent maîtrisées. Pour nous, la justice est passée. cela nous permet de nous reconstruire au sens propre comme au figuré. Nous espérons que ce jugement permettra d'assainir la situation et d'aller de l'avant", a-t-il salué au micro d'Europe 1. 

Le 17 décembre, le parquet avait demandé de la prison ferme pour 27 des 31 manifestants, dénonçant dans son réquisitoire "des scènes de chaos, de guérilla, d'apocalypse" commises par "une foule bête et brutale". La procureure Marie-Agnès Joly, qui s'était défendue de vouloir faire "des réquisitions pour l'exemple", avait également requis onze mandats de dépôt et le maintien en détention de deux des prévenus.

"C'est très sévèrement punis, surtout pour le profil des gens"

Les "gilets jaunes présents" en soutien dénoncent quant à eux, des peines disproportionnées. "Je pense qu'on a été jugé pour faire des exemples pour les 'gilets jaunes'", se désole Sofiane qui écope de neuf mois fermes, pour vol et recel. "C'est nous, la trentaine de personnes, qui prenons pour les 200 personnes. Il y a des gens qui ont pris cinq ans, je trouve que c'est très sévèrement punis. Surtout pour le profil des gens, la plupart ayant un casier judiciaire vierge. Je ne comprends pas."

La nuit du 1er au 2 décembre 2018, lors de l'acte 3 des "gilets jaunes", dans cette ville de l'Aude alors fortement mobilisée, environ 200 personnes, dont bon nombre étaient ivres ou sous l'emprise de stupéfiants, s'étaient retrouvées au niveau de la barrière de péage de Narbonne Sud, qui avait été incendiée. Les locaux du peloton autoroutier de la gendarmerie et ceux de la société Vinci avaient été incendiés et pillés.