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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Thibauld Mathieu , modifié à
La vie reprenait son cours, dimanche sur les Champs-Élysées, au lendemain des violences. Avec pour les commerçants, un sentiment de désolation.
REPORTAGE

Au moins 80 magasins ou restaurants dégradés, dont une vingtaine de commerces pillés ou victimes de départs de feu… Dimanche, les commerçants s'employaient à effacer les traces de ce 18ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Une grande partie des boutiques - celles qui n'ont eu que des vitrines fêlées et qui n'ont pas été pillées - avaient rouvert dans l'après-midi. C'est le cas aussi des restaurants et des cafés qui recevaient, en plus de la clientèle touristique, les nombreux badauds venus pour constater les dégâts. Mais évidemment, le constat est amer pour les commerçants. 

Les aides de l'État "ne seront pas suffisantes". Ces violences représentent pour eux "entre 30 et 50% de pertes de chiffres d'affaires", selon Gérald Barbier, le président de la Chambre de commerce de Paris. "Des établissements qui ont fermé, pour l'instant on n'en a pas, mais on va en avoir", déplore-t-il au micro d'Europe 1. Quant aux aides apportées par l'État, "elles ne seront pas suffisantes", estime-t-il déjà.

La reconstruction, elle, a déjà commencé. Les bris de verre ont été balayés, les tags effacés peu à peu, et des ouvriers découpaient des planches en bois pour remplacer les vitrines. Devant son kiosque intégralement brûlé, Jose, l'un des vendeurs de journaux de l'avenue, semble lui démuni.

"Si ce mouvement permet aux gens de nous foutre au chômage…" "J'ai perdu mon emploi, je suis révolté", confie-t-il au micro d'Europe 1. "Si ce mouvement permet aux gens de nous foutre au chômage… C'était pas ça la solution du mouvement normalement, c'était pour qu'on puisse avoir du travail, qu'on puisse gagner dignement sa vie, pas pour qu'on foute les gens encore plus sur la paille, tel que moi, à 45 ans", s'emporte le kiosquier, qui appelle les "gilets jaunes" à "faire le tri". "Il faut qu'ils se bougent un peu aussi les fesses, parce qu'ils sont aussi responsables que le gouvernement", juge-t-il encore.

Mais José en appelle aussi au gouvernement. "Il faut être actif, j'espère qu'ils vont bouger. Maintenant ils n'ont pas le choix, il faut qu'ils le fassent". 

Dégradée samedi, la plaque commémorative en mémoire de Xavier Jugelé, le policier tué par un terroriste en 2017, a elle été remise en état.