Responsabilité pénale : “Un mineur de 13 ans reste un enfant”, répond Eric Dupond-Moretti

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Ariel Guez , modifié à

Invité d’Europe Matin, le ministre de la Justice et garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est revenu sur la proposition de Rachida Dati, qui souhaite instaurer une responsabilité pénale pour les mineurs dès 13 ans. "Elle existe déjà", lui a répondu Éric Dupond-Moretti, qui appelle à "sauver tous ceux qui peuvent être sauvés."

Au micro d'Europe 1, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a réagi à la proposition de Rachida Dati, qui souhaite instaurer une responsabilité pénale pour les mineurs dès 13 ans. "Je suis très surpris que Madame Dati, qui est une juriste et qui a occupé le poste qui est le mien s’exprime comme ça, il doit s’agir d’une erreur : la responsabilité des mineurs de 13 ans, elle existe", a-t-il répondu ce mardi. "On peut incarcérer un mineur quand il a plus de 13 ans, on ne peut pas le faire quand il a moins de 13 ans. Un mineur de 13 ans ça reste un mineur, et tout est mis en place dans notre système pour qu’on les aide", explique le garde des Sceaux.

"L’ordonnance de 1945 protège d’abord les enfants"

Eric Dupond-Moretti raconte que lors d'une visite d'un centre éducatif fermé, "deux gamins" l'ont interpellé. Nés en prisons, "ils se sortent de la délinquance", explique le ministre, qui rappelle que ces mineurs "restent des enfants". "L’ordonnance de 1945 qui est décriée, elle a été envisagée par le Général de Gaulle lui-même et elle protège d’abord les enfants", détaille le garde des Sceaux, avant d'interpeller Sonia Mabrouk : "Vous pensez que c’est la solution, de mettre tout le monde en prison ?"

Se rapprocher de l'armée

Le ministre rappelle que 804 mineurs sont actuellement en détention en France et annonce qu'il va se rapprocher de l'armée, "une merveilleuse institution que les Français aiment" pour faire en sorte que "ces mineurs deviennent des majeurs qui soient sortis de la délinquance". 

"C’est un beau projet, un projet humaniste", soutient Éric Dupond-Moretti. "Il faut sauver tous ceux qui peuvent être sauvés", lance-t-il, affirmant que de nombreux jeunes sont déjà sortis de la délinquance. "C’est notre intérêt à tous : c’est le nôtre et c’est le mien", conclut-il au micro d'Europe 1.