La réouverture des restaurants ne signe pas la fin des problèmes. 1:26
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Mélina Facchin, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
La réouverture de l'intérieur des restaurants va avoir lieu le 9 juin, date de la prochaine étape du déconfinement. Les établissements sans terrasse vont enfin pouvoir accueillir des clients. Mais pour certains, l'inquiétude le dispute à la hâte, comme pour le patron de La tête de Lard à Strasboug.

Les restaurateurs dépourvus de terrasse ont dû être patients. Contrairement à leur confrères, ils n'ont pas pu ouvrir le 19 mai et doivent encore attendre juqu'au 9 juin. La date de cette nouvelle étape du déconfinement se rapprochant, les préparatifs s'accélèrent mais non sans une certaine inquiétude. Alvin Singh, le patron du restaurant La tête de lard, au cœur de Strasbourg, va pouvoir ouvrir après sept mois d'attente, mais cela ne marque pas la fin de ses ennuis, notamment sur le plan financier.

"On espère que les aides vont suivre"

"Il était temps. On est plutôt pressés d'ouvrir mais on a quand même peur avec une jauge à 50%", explique-t-il. Son restaurant embauche quatre salariés mais, problème, "on n'a pas forcément besoin de tout le monde étant donné qu'on n'aura plus que 30-40 couverts", explique Alvin Singh.

"On espère que les aides vont suivre", raconte le patron. Sauf que les aides de l'Etat ont justement commencé à diminuer le 1er juin et vont continuer progressivement à décroitre, par paliers, jusqu'en septembre. Les employeurs vont devoir payer une partie du chômage partiel et le fonds de solidarité sera moins généreux.

"On a un peu peur de devoir mettre la clé sous la porte"

Tout ceci inquiète Alvin Singh pour les prochains mois. "Moi, je n'ai pas de terrasse, rien du tout. Donc en juillet et août, c'est la période la plus creuse et la plus forte, c'est à partir de septembre jusqu'à mars-avril." Il estime que des aides en continu jusqu'à septembre ou octobre "auraient été une bonne chose".

La tête de lard existe depuis plus de 40 ans et son patron a déjà dû se séparer de deux de ses six employés à cause du Covid. Il craint que la prochaine difficulté lui soit fatale. "On s'est déjà endettés avec les prêts garantis de l'Etat, on commence à le rembourser déjà cette année, alors qu'on est encore fermé. On a de gros loyers. On a un peu peur de devoir mettre la clé sous la porte", conclut-il.