Les cheminots, rapidement rejoints par l’interprofessionnelle, se sont retrouvés au niveau de la gare Matabiau pour bloquer les voies. 2:21
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Benjamin Peter, édité par Julien Moreau , modifié à
À Toulouse, en Haute-Garonne, les cheminots, rapidement rejoints par l’interprofessionnelle, se sont retrouvés au niveau de la gare Matabiau pour bloquer les voies durant une dizaine de minutes. Un TGV qui devait partir en direction de Paris a dû rester à quai. Les cheminots qui ont suivi l’interview du président de la République sont déçus de n’avoir pas été entendus et s’attendent à un regain de mobilisation.

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, était ce mercredi 22 mars à Toulouse en compagnie des cheminots et de l'interprofessionnelle. L'ex-candidat à la présidentielle a réagi à l’interview du chef de l’État, en dénonçant l’arrogance et le mépris du président et en appelant à une mobilisation massive dans les rues, ce jeudi, contre la réforme des retraites. Beaucoup des cheminots n’ont même pas regardé l'intervention télévisée du locataire de l'Élysée, vers 12h, ils étaient même occupés à bloquer les voies de la gare Toulouse Matabiau.

"Il a touché une toute petite partie de la population"

"Quand il y a des choses importantes à dire aux Français, ce ne sont pas ces créneaux horaires qu’il prend et c’est sur toutes les chaînes de télévision et de radio", affirme Laura, une conductrice rencontrée par Europe 1, faisant référence à de précédentes allocutions. "Aujourd’hui (mercredi), s'il a pris le 13H, à la télé, c’est que franchement, il a touché une toute petite partie de la population. Il fallait qu’il parle parce qu’il a été muet pendant très longtemps, après ce 49.3. Mais pour moi, il n’avait rien à dire", assène la conductrice.

Patrick, lui, a bien écouté l’interview du chef de l’État et jusqu’au bout. Pour lui, ça ne va faire qu’attiser la colère des manifestants : "J’aurais souhaité qu’il calme le jeu et qu’il écoute les salariés qui sont dans la rue. Là, il nous allume. C’est du carburant pour le réservoir social. Ça va mobiliser pour demain", affirme-t-il.

"Il est méprisant, il est arrogant"

Sébastien Aïssou, cheminot et secréatire général adjoint de la CGT, regrette une occasion manquée pour apaiser le pays. Selon lui, la seule option qu’il reste au président de la République est le retrait de la réforme : "Il est méprisant, il est arrogant, en fait, il n’a rien entendu. Je pense qu’il jette de l’huile sur le feu", estime-t-il. "Tant qu’on a l’opinion publique et les gens qui ont compris, contrairement à ce qu’il essaie d’expliquer qu’on n'a rien compris à la réforme, il trouvera systématiquement des gens dans la rue."

Les cheminots appellent à une grève massive dans tous les secteurs d’activité pour faire plier le gouvernement qui, selon eux, continue de les ignorer. À la SNCF, ils s’attendent à un mouvement encore plus suivi que depuis ces 15 derniers jours.