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Stéphane Burgatt, édité par Loane Nader
Le mouvement grève se poursuit dans les raffineries et les dépôts pétroliers du pays, menant à un nouvel épisode de pénuries dans les stations-service. Dans les Bouches-du-Rhône, 54% d'entre-elles manquent d'au moins un produit. La préfecture a donc décidé de privilégier les véhicules prioritaires pour se réapprovisionner. 

Les grèves se poursuivent dans les raffineries et les dépôts pétroliers en réponse à la réforme des retraites du gouvernement. Dans les Bouches-du-Rhône, département le plus impacté par les pénuries d'essences, près de 54% des stations-service manquent d'au moins un produit. La préfecture a donc décidé de réserver 11 stations aux véhicules prioritaires, dont trois sont présentes dans la ville de Marseille. Dans le quartier de Bonneveine, l'une de ces stations réservées est déjà à sec et fermée, comme le constate Europe 1.

Un défilé de personnel prioritaire se retrouve au pied du mur face à cette fermeture, comme le docteur Paoli. "Je dois aller faire mes visites ce matin et je ne peux pas les faire, je vais être obligé de décommander. Le problème, c'est pour les malades : ils ne peuvent pas s'arrêter d'être malades", ironise le médecin. Quant à cet habitant de la ville portuaire, il estime nettement insuffisant le nombre de stations attribuées aux véhicules prioritaires : "Ah non, ce n'est pas assez vu le nombre d'infirmières, de kinés, de médecins...", affirme le Marseillais, avant d'ajouter qu'il faudrait repenser les services prioritaires : "C'est impératif. J'ai déjà téléphoné trois fois au conseil de l'ordre ce matin".

Les stations prioritaires prises d'assaut

Les deux autres stations de la ville sont complètement prises d'assaut et l'une d'entre elles est actuellement en rupture partielle. Et pour cause, il faut dire que la liste des personnels prioritaires est assez longue, entre les convoyeurs de fonds, l'aide à l'enfance, les services funéraires... Mais le problème, selon un policier rencontré par Europe 1, ce sont surtout les gens qui ne jouent pas le jeu : "Avec les gens qui sont prioritaires et les gens qui forcent pour prendre de l'essence, on s'en sortira jamais", souffle-t-il. "Il y en a qui essayent de forcer le passage, qui ne sont pas prioritaires et ils menacent bien entendu les caissiers qui ne peuvent pas faire la justice à eux seuls. Habituellement, il y a une patrouille de police qui fait les filtres. Mais bon, là, il n'y a personne, donc ça va être compliqué."

Face à cette situation, les contrôles sont renforcés sur les autres stations marseillaises. Une lueur d'espoir pour ces habitants demeure malgré tout, car ces pompes sont censées être en haut de la liste des stations à ravitailler en priorité.