Les évêques vont prendre des décisions en faveur des victimes d'abus sexuels (Illustration). 1:46
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Virginie Riva, édité par Gauthier Delomez
Un mois après la commission Sauvé qui estimait à 330.000 le nombre de mineurs victimes d'abus sexuels de la part de religieux, les 120 évêques réunis à Lourdes vont annoncer des décisions ce lundi. Si les mesures concrètes sont encore secrètes, elles devraient concerner les versements financiers aux victimes, les réformes internes ou encore la prévention.

Un tournant pour l'Église de France. La Conférence des évêques (CEF) réunie s'apprête à rendre public, lundi, les réformes d'indemnisation des victimes d'abus un mois après la publication du rapport Sauvé. La découverte d'un nombre important de mineurs victimes de crimes sexuels de la part de prêtres ou de religieux, estimé à 330.000 par le rapport, pousse les 120 évêques réunis à Lourdes à prendre de grandes décisions. Des mesures qui doivent être votées lundi matin avant la prise de parole de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort aux alentours de 11 heures.

La dernière occasion de l'Église de prouver son écoute des victimes

Les résolutions des évêques vont concerner les versements financiers aux victimes, les réformes internes ou encore les mesures de prévention. Autant de décisions qui doivent obtenir deux tiers des voix pour être adoptées. Ce qui est sûr, c'est que les évêques ont déjà créé la surprise vendredi en votant un texte reconnaissant la responsabilité institutionnelle de l'Église et la dimension systémique des crimes sexuels en son sein.

Pour Mgr Crépy, en charge des questions de pédophilie au sein de la CEF, il s'agit d'un moment clé : "C'est un basculement. On s'est dit aussi qu'il ne fallait pas avoir peur des choses. D'avoir fait ce pas, cela nous a permis de passer à la deuxième étape, où il faut prendre des décisions fortes, courageuses, pour avancer."

Pour l'Église, ces décisions annoncées lundi sont en quelque sorte la dernière occasion de prouver qu'elle a enfin entendu les souffrances des victimes et leurs demandes. Dimanche soir, les évêques se sont réunis en silence et ont prié après avoir dévoilé, vendredi, la photo d'une sculpture d'enfant pleurant et demandé pardon à Dieu.