Quinze ans de prison en appel pour le chauffard qui avait tué deux policiers sur le périphérique parisien

Comme en première instance, la cour a retenu la thèse d'un acte de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner. (Photo d'archives)
Comme en première instance, la cour a retenu la thèse d'un acte de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner. (Photo d'archives) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux policiers avaient été tués en 2013 par la voiture d'un chauffard, ivre et sans permis, sur le périphérique parisien. Ce dernier a été condamné en appel à quinze ans de réclusion criminelle.

Le chauffard qui avait tué deux policiers en percutant leur voiture sur le périphérique parisien a été condamné en appel à quinze ans de réclusion criminelle, a appris l'AFP vendredi auprès de la cour d'assises du Val-de-Marne, à Créteil. La peine a été assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Sentence alourdie. Comme en première instance, la cour a retenu la thèse d'un acte de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, mais a légèrement alourdi la sentence : en 2016, les assises de Paris avaient condamné Malaminne Traoré à douze ans de prison. Le parquet général et la défense avaient fait appel.

Ivre et sans permis. Les faits remontent à 2013. Malaminne Traoré, aujourd'hui âgé de 27 ans, rentre de discothèque. Il est ivre (1,4 gramme d'alcool dans le sang, soit près de trois fois la limite légale) et en défaut de permis. Sa voiture est prise en chasse par la police sur le périphérique. Dans sa course à 150 km/h, ce multirécidiviste, qui totalise dix condamnations, dont sept pour conduite sans permis, souvent en état d'ivresse, évite deux véhicules de police avant de percuter un troisième, positionné en amont pour ralentir la circulation. Deux policiers de 32 et 40 ans sont tués sur le coup, un troisième grièvement blessé.

Un acte volontaire. Devant la cour d'assises du Val-de-Marne jeudi, l'avocat général avait demandé une "sanction exemplaire" face à ce qu'il estimait être un acte volontaire, et requis 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale encourue. "M. Traoré était alcoolisé certes, mais il maîtrisait parfaitement sa voiture" et il "était prêt à prendre tous les risques pour échapper aux policiers", a-t-il soutenu. L'accusé s'était selon lui servi de son 4x4 comme "voiture bélier" pour tenter de continuer sa course. "Le comportement inadmissible, irresponsable de M. Traoré est volontaire. (...) Ce qui n'est pas volontaire, c'est l'acte de percuter cette voiture", avait rétorqué la défense, arguant que son client n'avait aucun intérêt à percuter volontairement une voiture de police à pleine vitesse et sans avoir bouclé sa ceinture de sécurité.