L'attaque avait eu lieu dans un Thalys reliant Amsterdam à Paris. 1:34
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Gwladys Laffitte, édité par Antoine Terrel , modifié à
Après de longs mois de silence, Ayoub El Khazzani, qui comparait à partir de lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris, a fini par reconnaître son rôle dans l'attaque du Thalys en août 2015. Mais il mais assure aujourd'hui qu'il ne voulait pas commettre de tuerie de masse. Sa version ne convainc pas les juges d'instruction, tandis que les parties civiles espèrent que le procès permettra également d'éclairer l'enquête autour des attentats du 13 novembre. 

L'intervention de plusieurs passagers avait permis d'éviter un probable carnage. Le 21 août 2015, le djihadiste Ayoub El-Khazzani tentait de commettre un attentat à bord d'un Thalys reliant Amsterdam à Paris, avant d'être désarmé et immobilisé par des passagers, notamment trois soldats américains en vacance. Cinq ans plus tard, le procès de l'attaque s'ouvre lundi à la cour d'assises spéciale de Paris, avec, en toile de fond, les attentats du 13 novembre 2015

Car au moment des faits, Ayoub El Khazzani, un Marocain aujourd'hui âgé de 31 ans, faisait aussi partie d'une cellule djihadiste désormais bien connue, rappelle Me Thibault de Montbrial, avocats de passagers du Thalys. "Il a donné énormément de détails. Il faisait partie de ce qu'on appelle le commando Abaaoud, qui avait plusieurs cibles au sein du territoire européen pendant l'année 2015-2016", explique-t-il au micro d'Europe 1. "C'est le même commando qui a attaqué Paris le 13 novembre et puis Bruxelles en mars 2016."

La version de l'accusé jugée peu crédible par les juges d'instruction

Les parties civiles ont l'espoir qu’il explique comment ces attentats meurtriers ont été planifiés depuis la Syrie. Mais Ayoub El Khazzani a d’abord gardé le silence pendant 18 mois. Puis il a expliqué qu’il ne voulait pas commettre une tuerie de masse, qu'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre, lui aurait demandé de viser seulement les trois soldats américains à bord, alors en vacances, et sans uniforme.

Cette version est jugée peu crédible par les juges d’instruction. Selon eux, si un massacre a été évité, c’est grâce à l’intervention héroïque des passagers du Thalys, et du mauvais fonctionnement des armes du terroriste.