Deux militants appartenant à l'ultradroite ont été interpellés mardi. Photo d'illustration. 1:27
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Océane Théard
Les deux militants d'ultradroite interpellés mardi par la DGSI appartiendraient à la mouvance "accélérationniste". Ce courant de pensée vise directement à faire éclater des affrontements entre communautés. "C'est une théorie engagée sur la voie de la violence", explique le spécialiste Jean-Yves Camus. 
ANALYSE

Les deux hommes appelaient à des "actions violentes". Mardi, deux militants appartenant à l'ultradroite ont été interpellés et placés en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Echangeant via une messagerie cryptée, ils appartiennent tous les deux à la tendance "accélérationniste", a indiqué une source policière à l'AFP. Ce courant de pensée, venu de l'ultradroite américaine en 2015, a fait son apparition en France. Mais que prône-t-il exactement ?

Pour ses adeptes, qu'on ne retrouve ni dans les manifestations ni dans les isoloirs, le coeur de la pensée accélérationniste est de dynamiter le système de l'intérieur, de faire éclater une guerre entre communautés. Pour eux, le combat politique est inutile, insiste Jean-Yves Camus, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès. "L'accélérationnisme est une théorie qui est engagée sur la voie de la violence et, si besoin, du terrorisme. Elle a envie d'accélérer la conflagration finale entre eux-mêmes et l'ensemble de leurs ennemis, qui vont des antifascistes aux homosexuels et à tous les représentants de l'Etat et des institutions." 

Quelques dizaines de militants

Selon le spécialiste, le propre de cette mouvance d'ultradroite est qu'il s'agit non pas d'un mouvement hiérarchisé, mais de noyaux, de cellules très cloisonnées qui communiquent uniquement par messagerie cryptée, comme c'est le cas pour les deux hommes interpellés dans le sud de la France. Il est donc difficile d'estimer leur nombre, mais d'après Jean-Yves Camus, ils seraient quelques dizaines de militants accélérationistes en France.