GERARD JULIEN / AFP 1:18
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Nathalie Chevance et T.M. , modifié à
Les rapports d'inspection, révélés par Europe 1, soulignent des irrégularités en matière de loyers et de charges.
INFO EUROPE 1

Certains bailleurs sociaux n'hésitent pas à faire payer des charges indues à leurs locataires, parfois pendant des années. C'est le constat dressé par des rapports d'inspection sur le logement social, publiés par l'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), et révélés par Europe 1. Ces pratiques sont solidement ancrées dans les Bouches-du-Rhône : quatre des sept organismes épinglés sont situés dans ce département.

Les démarches juridiques encouragées. Ces irrégularités concernent par exemple des hausses de loyers non conformes à la réglementation, un niveau de charges excessif ou encore des charges perçues à tort sur le dos des locataires, comme l'entretien des extincteurs, une opération de désinsectisation ou par exemple les salaires des gardiens payés en totalité alors que la loi fixe un plafond à 75%. La CLCV encourage les démarches devant les tribunaux, car les bailleurs sociaux sont parfois contraints de rembourser. A Port-Saint-Louis-du-Rhône, les locataires d'une résidence HLM de 300 logements vont ainsi se partager un peu plus de 30.000 euros.

30 euros par an pendant 40 ans. Pendant 40 ans, ces locataires ont dû payer pour l'entretien des espaces verts, à hauteur de 30 euros chacun, tous les ans, alors qu'ils n'avaient pas à le faire. Des petites sommes, certes, mais sur la durée et multipliées par le nombre de logements, cela commence à chiffrer...

Chantal, une locataire, a fait le calcul et évoque une somme de 170.000 euros, rien que pour ce poste ces douze dernières années. Il a fallu en passer par les tribunaux pour que le bailleur social reconnaisse son erreur. "Cela fait plusieurs mois que nous lui prouvons, avec des textes de loi, des jurisprudences et des cadastres que les espaces verts appartiennent bien à la mairie", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Depuis plusieurs mois, on se heurtait à un mur. Il a donc fallu que 60 locataires entament une procédure juridique pour pouvoir arriver à ce que le bailleur, Erilia, accepte de nous rembourser. Et nous allons continuer à nous battre."

"Certaines personnes ont déjà des difficultés à payer leur loyer". Les locataires ont aussi payé durant des années un bureau d'études. La facture s'élève à 5.000 euros par an pour vérifier l'installation du chauffage. "On se fait avoir, on se fait gruger. On est dans un logement social. Certaines personnes ont déjà des difficultés à payer leur loyer. Ce n'est pas pour payer en plus des charges qui ne devraient pas l'être", s'insurge Danièle. "Comme là, on paye du chauffage mais on a froid. Ce n'est pas normal qu'on soit obligé de mettre la doudoune, le soir, pour regarder la télé." Ces locataires vont récupérer entre 100 et 300 euros chacun.