Protection de l'enfance : la ministre ouvre des pistes mais souligne les contraintes budgétaires

Catherine Vautrin a listé plusieurs pistes pour améliorer la protection de l'enfance en France, mais sans pourtant donner des détails sur les manières de les financer. Des déclarations qui interviennent l'avant-veille de la publication d'un rapport d'une commission parlementaire sur les failles de l'aide sociale à l'enfance.
La ministre des Familles, Catherine Vautrin, a listé dimanche plusieurs pistes pour améliorer la protection de l'enfance, mais sans donner de détails sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire "difficile". "Nous ne pouvons plus tolérer l'échec de nos politiques en faveur des enfants les plus fragiles de notre pays", a déclaré Catherine Vautrin, dont le portefeuille recouvre aussi l'Emploi et les Solidarités, dans un entretien au journal Libération.
La ministre s'exprime à l'avant-veille de la publication d'un rapport très attendu d'une commission parlementaire sur les failles de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Cette commission a été lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lilly, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel, qui avait jeté la lumière sur les grandes difficultés du secteur, confronté à la fois à une hausse des enfants concernés et une baisse de personnels.
Un "plan ciblé" pour "accompagner la parentalité"
Dans ce contexte, Catherine Vautrin liste une série de volets sur lesquels elle compte agir. La ministre prône d'abord des actions pour éviter en amont que des enfants soient contraints à être placés, notamment avec un "plan ciblé" pour "accompagner la parentalité".
Mme Vautrin dit aussi avoir demandé à Sarah El Haïry, haut-commissaire à l'enfance, de réfléchir aux conditions d'adoption pour "accroître les chances" des enfants en mesure d'être adoptés. Elle souhaite mettre en oeuvre plus efficacement des mesures comme le bilan de santé complet des enfants à leur entrée dans l'ASE, déjà prévu par la loi mais insuffisamment appliqué.
Quant à l'avenir des jeunes sortant de l'ASE à leur majorité, dont beaucoup se retrouvent à la rue, Mme Vautrin évoque "une stratégie en quatre volets avec les entreprises et les associations : le mentorat, l'accès aux stages, le soutien aux études et à la culture".
Elle veut aussi "reconstituer un vivier d'assistants familiaux", notamment en leur permettant, quand c'est possible "d'exercer un autre métier en parallèle" et en leur offrant des relais pour réussir à "souffler". La ministre s'abstient toutefois de tout chiffrage financier alors que les départements, principaux gestionnaires de l'ASE, sont confrontés à un important manque de moyens en la matière.
"Nous sommes dans une situation budgétaire difficile, et je veux prendre des décisions budgétaires concertées avec les départements", explique Mme Vautrin. "Nous allons nous réunir dès la fin avril pour en discuter".