Propos injurieux contre la veuve Érignac : le parti de Talamoni dénonce "la répression" visant Pieri

Placé en garde à vue mercredi matin, Charles Pieri a "continué de refuser de s'expliquer" sur cette affaire. (Photo d'archives)
Placé en garde à vue mercredi matin, Charles Pieri a "continué de refuser de s'expliquer" sur cette affaire. (Photo d'archives) © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le parti indépendantiste Corsica Libera dénonce le renvoi de Charles Pieri devant les tribunaux comme une "tentative de déstabilisation" de la majorité locale.

Corsica Libera, le parti indépendantiste de Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, a dénoncé jeudi la "répression" visant l'ex-leader du FLNC Charles Pieri qui sera jugé pour avoir diffusé sur Facebook un message injurieux pour la veuve du préfet Claude Érignac. "Corsica Libera s'insurge contre la mise en examen et le renvoi devant les tribunaux le 4 septembre de son secrétaire national Charles Pieri", explique le parti indépendantiste dans un communiqué, en dénonçant "une affaire d'État".

Une "opérette médiatico-politique". Regrettant "une différence de traitement" visant à "porter atteinte à l'homme, au militant politique et à travers lui à tous les militants de Corsica Libera", le texte souligne que "des milliers de posts injurieux, racistes, idiots ou malveillants garnissent chaque jour les réseaux sociaux", mais seul Charles Pieri est poursuivi "pour une simple publication Facebook à propos de laquelle il n'a encore rien déclaré à ce jour". Exigeant l'arrêt des poursuites à son encontre, le parti dénonce une "énième tentative de déstabilisation de la majorité territoriale", assurant que "cette opérette médiatico-politique fera long feu".

Jusqu'à un an de prison. Placé en garde à vue pour la seconde fois mercredi matin dans ce dossier, Charles Pieri a "continué de refuser de s'expliquer", comme lors de sa première garde à vue en février, selon un communiqué mercredi de la procureure de Bastia Caroline Tharot. Remis en liberté à 14 heures mercredi, Charles Pieri devra se présenter devant le tribunal correctionnel de Bastia le 4 septembre à 14 heures, pour "injure publique en raison du sexe" et "injure publique en raison de l'origine" par voie électronique. Des délits pour lesquels une peine maximale d'un an d'emprisonnement est prévue, ainsi qu'une amende de 45.000 euros.

Le message, publié sur un compte attribué à Charles Pieri sur Facebook, comparait notamment Dominique Érignac aux "femmes françaises ayant eu des relations sexuelles avec des soldats allemands pendant la Seconde guerre mondiale".  Il avait été posté dans la nuit du 6 au 7 février, après la cérémonie d'hommage au préfet Claude Érignac, assassiné 20 ans plus tôt, organisée en présence d'Emmanuel Macron, et quelques heures avant que le chef de l'État ne douche nombre des attentes des nationalistes dans un discours prononcé à Bastia.