Produits neufs jetés par Amazon : "outrée" après la diffusion d'un reportage, Brune Poirson condamne ces pratiques

Invitée sur le plateau de l'émission "Capital", Brune Poirson a dénoncé les pratiques d'Amazon jetant des millions de produits neufs invendus.
Invitée sur le plateau de l'émission "Capital", Brune Poirson a dénoncé les pratiques d'Amazon jetant des millions de produits neufs invendus. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP
"Choquée" et "outrée" par le fait qu'Amazon jette des millions de produits neufs invendus, la secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson a annoncé dimanche soir sur le plateau de "Capital" qu'elle comptait rendre les plateformes "responsables" de la fin de vie de leurs produits. 

La secrétaire d'État française à la Transition écologique Brune Poirson a annoncé dimanche soir, sur le plateau de l'émission Capital de M6, que, "choquée" par le fait qu'Amazon jette des millions de produits neufs invendus, elle comptait rendre "responsables" les entreprises usant de ce type de pratiques.

Bientôt la fin de ces pratiques ? "Je suis choquée. Outrée (...). Dans les mois à venir, une loi [sur l'Économie circulaire] va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique. Des entreprises comme par exemple Amazon ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables", a déclaré Brune Poirson après la diffusion d'un reportage dans l'émission.

Des produits neufs jetés. Un journaliste de la chaîne a montré comment il avait réussi à se faire embaucher en tant que manutentionnaire dans l'un des entrepôts d'Amazon, à Saran, dans le Loiret, afin d'y filmer notamment de gros conteneurs destinés à la destruction d'objets de toutes sortes : couches, machines à café, téléviseurs, jouets etc.

Le journaliste a également dévoilé les clauses contenues dans les contrats entre la plateforme d'Amazon ("market place") et les vendeurs tiers qu'elle héberge et dont elle stocke les produits dans ses entrepôts. Ces accords prévoient qu'en cas d'invendus, soit les marchandises sont renvoyées, soit elles sont détruites même neuves, une pratique légale quoique "révoltante", a dénoncé l'émission.

Des plateformes de vente rendues responsables de "la fin de vie des produits". Les entreprises usant de ces pratiques "ne pourront pas non plus rendre impropres à la consommation des produits qui pourraient être encore utilisables : pour cela, elles devront se débrouiller et trouver des solutions", a ajouté Brune  Poirson. Dans le cas contraire, "nous les sanctionnerons".

Brune Poirson a annoncé également souhaiter "aller encore plus loin : nous voulons considérer les 'market places' telles Amazon comme étant responsables par défaut de la fin de vie des produits qu'elles commercialisent", sans préciser comment.

Des annonces bienvenues pour une association écologiste. Présente également sur le plateau, Alma Dufour, porte-parole de l'association "les Amis de la Terre", s'est réjouie de ces annonces "bienvenues à l'heure où le nombre de produits détruits pourrait passer à 6 millions en 2019 avec le doublement des surfaces de stockage de la multinationale dans l'Hexagone, si rien n'était fait".

"L'urgence climatique exige que nous réduisions rapidement les niveaux de production", a poursuivi la militante associative, estimant que la France devait "montrer la voie" en s'opposant "au détournement de la loi par les acteurs du web et au laxisme de l'Union européenne à leur égard". Alma Dufour a annoncé pour sa part le lancement d'une pétition condamnant la destruction des invendus par Amazon : "on ne peut pas jeter, détruire des produits que l'on pourrait donner à des familles dans le besoin".