Procès Fourniret : les souvenirs confus de Monique Olivier

Monique Olivier a gardé le silence à plusieurs reprises.
Monique Olivier a gardé le silence à plusieurs reprises. © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ex-femme et complice présumée du tueur en série Michel Fourniret était interrogée jeudi par la cour d'assises des Yvelines. 

Au troisième jour du procès de Michel Fourniret pour assassinat jeudi, son ex-femme et complice présumée Monique Olivier a évoqué les faits de façon confuse, chargeant son co-accusé, avant de se murer dans le silence. Michel Fourniret devait être interrogé sur le fond dans l'après-midi.

La troisième femme du tueur en série a d'abord, à la demande du président, réévoqué les faits, vieux de 30 ans : le trésor déterré par la victime, Farida Hammiche, et son ex-mari dans un cimetière du Val-d'Oise, le magot planqué dans une cache au domicile de celle-ci et puis son assassinat dans une clairière des Yvelines. "Sans doute étranglée" par Michel Fourniret, a dit la septuagénaire.

"C'est Fourniret qui décide, c'est pas moi". D'une voix mal assurée, elle a aussi raconté la recherche d'un endroit pour enterrer le corps, Fourniret qui part, creuse, revient chercher le cadavre dans le coffre de leur voiture où elle attend et qui repart pour le faire disparaître à tout jamais. Celui-ci n'a jamais été retrouvé.

Monique Olivier était alors enceinte. Elle dit avoir été là, au cimetière, dans la clairière, dans la voiture, chez Farida mais, a-t-elle répété à l'envi, "c'est lui", Fourniret, "qui décide, c'est pas moi". "C'est pas moi qui l'ai poussé au meurtre. C'est tombé sur moi comme ça aurait pu tomber sur une autre personne. Je l'ai jamais poussé à tuer", a-t-elle avancé. 

Monique Olivier a gardé le silence à plusieurs reprises. Citant "la série criminelle" de Fourniret et égrenant le nom de toutes ses victimes connues, Me Didier Seban, avocat du veuf et de l'amant de la victime, a tenté de la pousser dans ses retranchements. "Vous auriez pu l'arrêter. Sans vous, rien n'aurait été possible. Vous en pensez quoi maintenant ?". "C'est impensable. Maintenant je... C'est impensable j'ai aucune.... C'est pas possible", a-t-elle répondu.

Et l'avocat d'enfoncer le clou : "Puisque vous semblez regretter Madame, est-ce qu'il y a (des victimes) qu'on ne connaît pas ?". "Je ne sais pas s'il y en a d'autres", a bredouillé l'accusée. "Vous pensez qu'il y en a d'autres ?", insiste le conseil. "J'en sais rien", a fini par souffler Monique Olivier.

Me Yolaine Bancarel, avocate de la famille Hammiche, a tenté de l'amadouer, lui demandant de "faire (un) effort de mémoire". "Sans vous", Fourniret "n'est rien, prenez-vous la mesure de cela ?". Toujours le silence dans le box.