Procès de la filière "orléanaise" : un ancien djihadiste veut devenir médecin

Neuf jeune hommes partis pour la plupart en Syrie en 2014, sont jugés à partir de mercredi pour association de malfaiteurs à visée terroriste.
Neuf jeune hommes partis pour la plupart en Syrie en 2014, sont jugés à partir de mercredi pour association de malfaiteurs à visée terroriste. © DAMIEN MEYER / AFP
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Chloé Triomphe édité par C.O.
L'un des prévenus, jugé dans le procès de la filière dite "orléanaise", présente un profil plutôt atypique. Il assure vouloir aujourd'hui radicalement changer de vie et devenir médecin ou infirmier.

Neuf jeunes hommes originaires d'Orléans, entre 22 et 31 ans, partis pour la plupart en Syrie en 2014, sont jugés à partir de mercredi pour association de malfaiteurs à visée terroriste. On les appelle "la filière orléanaise". Tous comparaissent détenus. Ils risquent jusqu'à dix ans de prison.

Des cours par correspondance en prison. Parmi eux, l'un des prévenus présente un profil plutôt atypique. Il assure vouloir aujourd'hui radicalement changer de vie et devenir médecin ou infirmier. "Le corps humain, je trouve ça passionnant", affirme ainsi l'ancien djihadiste. Encadré par deux gendarmes dans le box, il explique avec une déconcertante naïveté que c'est pour se racheter qu'il veut aujourd'hui aider les autres. En prison, ce fils d'une aide-soignante antillaise et d'un père camerounais à la santé fragile enchaîne donc les cours par correspondance. Objectif : décrocher un bac S pour devenir médecin ou infirmier au bloc opératoire.

Il a aussi été combattant. Aujourd'hui, le jeune homme de 22 ans sait bien que son ambition va se heurter aux réquisitions du procureur qui peut demander jusqu'à dix ans de prison contre lui. Car Jean-Marc N. converti à l'islam à 15 ans, parti en Syrie à 18 ans a aussi été un combattant, kalachnikov à la main, contre l'armée de Bachar al-Assad avant de perdre ses illusions devant les exactions contre les civils syriens et de rentrer chez lui, simplement "débriefé" par les services de renseignement. Étonnement, le jeune homme était resté libre. Lorsque les policiers sont venus le chercher, il avait repris une vie normale, sans psychologue, ni programme de déradicalisation. Il était vendeur en boulangerie et apprenti plombier.