Prisons : mobilisation de surveillants devant une douzaine d'établissements

Des surveillants de prison se sont mobilisés mardi pour réclamer une évolution de leur statut.
Des surveillants de prison se sont mobilisés mardi pour réclamer une évolution de leur statut. © JODY AMIET / AFP
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avec AFP , modifié à
Des rassemblements ont eu lieu mardi matin devant une douzaine de prisons, à l'appel de syndicats de surveillants qui réclament une meilleure reconnaissance de leur métier.

Des rassemblements ont eu lieu mardi matin devant une douzaine d'établissements pénitentiaires en France à l'appel de syndicats de surveillants qui réclament une évolution statutaire, a-t-on appris de sources concordantes. "Il y a eu des rassemblements devant une douzaine d'établissements (sur 188) ce matin. Nous n'avons constaté aucun impact sur le fonctionnement des établissements", a indiqué à l'AFP la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Hausse des indemnités et évolution statutaire. A l'initiative des syndicats FO, CGT et CFTC qui avaient appelé à un "mardi noir", une centaine de manifestants ont bloqué la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) pendant près de cinq heures, avant d'être délogés par les CRS, selon le délégué FO Erwan Saoudi. "Les extractions de détenus n'ont pas pu se faire et une reconstitution a été annulée", a-t-il affirmé à l'AFP, promettant d'autres actions les mardis suivants. Outre une hausse des indemnités, les syndicats réclament une meilleure reconnaissance du métier avec un passage des surveillants de la catégorie C de la fonction publique à la catégorie B, et un passage à la catégorie A pour les officiers. Une évolution statutaire refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet car elle "aurait pour effet d'interdire le recrutement de personnes n'ayant pas le baccalauréat", le passage en catégorie B impliquant l'obligation de recruter au niveau bac. 

Prisons bloquées à Luynes et en Corse. Devant la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône), une cinquantaine de personnels pénitentiaires ont bloqué de 6 heures à 8 heures les deux entrées de l'établissement, selon Ezechiel Perrier, secrétaire régional adjoint CGT-pénitentiaire. "Toutes primes confondues, le salaire de départ est de 1.420 euros. Personne ne veut venir prendre des coups, essuyer des insultes à ce prix-là", a estimé le représentant syndical. En Haute-Corse, une vingtaine de gardiens se sont rassemblés devant la prison de Borgo, sans empêcher les extractions. L'intersyndicale CGT-FO estimait que la ministre de la Justice n'avait pas tenu ses promesses à la suite de l'agression de deux gardiens dans l'établissement il y a un an. Si des trappes pour faire le menottage ont été installées et des effectifs ajoutés, les gilets de protection demandés n'ont pas été fournis, a dénoncé Stéphane Canuti (FO) au micro de France Bleu Corse.

Un accord signé il y a un an. Ces actions interviennent un an après un mouvement de protestation sans précédent depuis un quart de siècle, qui avait paralysé les prisons françaises pendant près de trois semaines. Le conflit avait pris fin après la signature par l'Ufap-Unsa, alors principal syndicat de surveillants de prison, d'un accord avec la Chancellerie. Le rapport de force a changé depuis : FO est devenu le premier syndicat, avec 35%, suivi de l'Ufap-Unsa (33%) et de la CGT (13,5%).