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Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
Le sommet des Alpes a été mesuré mi-septembre à 4.807,81 m, soit en baisse de près d'un mètre par rapport aux derniers relevés publiés en 2017. Sur Europe 1, le géomètre-expert Jean Des Garets souligne que le phénomène s'explique par les intempéries qui s'abattent sur le sommet du Mont Blanc.

Quelques centimètres en moins pour le toit de l'Europe. Le Mont Blanc culmine à 4.807,81 m précisément selon la dernière mesure effectuée à la mi-septembre par une équipe d'une trentaine de personnes. Par rapport aux derniers relevés publiés en 2017, la hauteur du sommet des Alpes a donc diminué de 92 centimètres. Est-ce un signe du réchauffement climatique ? Sur Europe 1, Jean Des Garets, vice-président de la chambre des géomètres de Haute-Savoie en charge de la mission de mesure, explique qu'il s'agit plutôt d'un phénomène naturel.

"L'altitude bouge en permanence"

La dernière mesure datant de 2017 était elle-même plus basse en comparaison aux années précédentes. Pourtant, dix ans plus tôt en 2007, la hauteur du Mont Blanc était mesurée à 4.810 m, soit la plus élevée. "L'altitude bouge en permanence", assure l'expert géomètre. "Il y a beaucoup de neige et de glace sous le sommet du Mont Blanc, dont la roche culmine à 4.792 m. Le sommet est sujet aux intempéries : il neige, ça gèle, ça se transforme en glace et le glacier s'écoule", raconte Jean Des Garets.

"Sur 20 ans, on a mesuré un déplacement du sommet le long de l'arête sommitale sur une amplitude de 61 m", souligne le géomètre, "et on a vu un déplacement de l'arête transversalement sur une amplitude de 9 m", énonce-t-il sur Europe 1.

Des antennes et des satellites pour mesurer le sommet

Jean Des Garets raconte les coulisses de la mission qui s'est déroulée mi-septembre. Pour mesurer le sommet, "il faut monter dessus, ce qui n'est pas si simple à faire", témoigne-t-il. "Ensuite, on appuie sur un bouton. On a des antennes avec des récepteurs et on enregistre les données pendant au moins une demi-heure pour l'antenne principale, qui nous permet de calculer le point culminant", précise le géomètre-expert.

En plus, les conditions météorologiques étaient bonnes ce jour-là. "On a eu très beau temps, donc on est resté deux heures au sommet, presque trois pour certains", confie Jean Des Garets, qui expose tout le raisonnement mathématique, issu des données transmises par différents satellites, pour arriver à déterminer la hauteur du sommet.

L'objectif des mesures régulières est de modéliser la calotte glaciaire et de constituer et nourrir une banque de données précises et fiables qui pourront être exploitées par les experts (glaciologues, climatologues...) et surtout transmises aux générations futures", indiquent les géomètres-experts de Haute-Savoie.