Pour entretenir les digues, de plus en plus de communes créent une "taxe inondation"

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Image d'illustration. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Sebastien Krebs avec G.M. , modifié à
Généralement d'un montant de 4 à 6 euros par an, cette nouvelle taxe doit permettre aux communes de supporter l'entretien des digues.

Une nouvelle taxe pour financer l'entretien des digues... Jusqu'à présent financés par l'Etat, ces travaux sont depuis le 1er janvier 2018 sous la responsabilité des communes. Pour faire face à cette nouvelle dépense, non prévue dans leur budget déjà très serrés, les maires sont de plus en plus nombreux à instaurer une "taxe inondation". "Nous n'avons pas les moyens d'assurer cette responsabilité. Pour cette année, c'est 104.000 euros à trouver. Nous n'avons pas le choix. Ça représente chez nous 4,78 euros par habitant", explique Jean-Luc Soller, président de la communauté de la communes des rives de la Saône, située dans le département de la Côte-d'Or.

Adoptée dans plus de 200 intercommunalités. Dans toute la France, il est nécessaire d'entretenir 3.000 à 4.000 kilomètres de digues, mais aussi les bassins de rétention et d'assurer le suivi des cours d'eau. Pour faire face, 200 intercommunalités sur 1.200 ont déjà adopté la taxe d'un montant oscillant généralement entre 4 et 6 euros par an et par habitant. C'est le cas par exemple dans les gorges de l'Ardèche, dans l’Hérault ou encore à Perpignan. Les habitants de Dunkerque, eux, devront en revanche verser une quinzaine d'euros.

Mise en commun. Mais l'arrivée de cette nouvelle taxe est loin de faire l'unanimité. "C'est quelque chose qui passe mal. L'Etat suggère de lever une taxe supplémentaire alors même que c'est un risque qui devrait être assumé par la solidarité nationale", déplore Olivier Carré, maire d'Orléans, ville très exposée qui a décidé de puiser dans son budget pour financer l'entretien. Pour y arriver, les communes sont également invitées à se regrouper. De Montargis à Nemours, les communes de la vallée du Loing, très touchée en 2016 vont mettre leurs ressources en commun, avant de créer la taxe l'an prochain.

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