Panneau solaire photovoltaïque 1:36
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Stéphane Place, édité par Mélanie Faure , modifié à
Dans la petite commune de Saucats, en Gironde, le projet de construction d'un parc photovoltaïque de 1.000 hectares, le plus grand d'Europe, divise. Si "Horizéo" voit le jour, ce sont tout autant d'hectares de forêts de pins maritimes qui seront rasés. Une perspective qui effraie les habitants du village situé près de Bordeaux ainsi que le maire de la commune, qui redoute les conséquences sur Mère Nature.

Les habitants de Saucats sont perplexes. La petite commune de Gironde voit émerger un projet d'implantation de 1.000 hectares de panneaux photovoltaïques, au cœur de cette forêt de pins maritimes. Mais pour construire la centrale solaire, il faut raser 1.000 hectares de forêt. S’il sort de terre, il deviendra le plus grand parc photovoltaïque d’Europe. Baptisé "Horizéo", porté par Engie et Neoen, ce projet vise une production d’électricité "propre" équivalente à la consommation de 600.000 personnes. Un investissement d’un milliard d’euros. Mais l'idée de l'implanter dans la commune de Saucats, à une trentaine de minutes de Bordeaux, ne fait pas l’unanimité et soulève de nombreuses questions.

Un débat public de quatre mois

Des voix s’élèvent pour dénoncer la coupe rase d’arbres et inviter les promoteurs du projet à s’installer sur des sols déjà artificialisés. "Raser des forêts pour faire de l'énergie ? Tout bêtement, on tient à nos arbres", confie une habitante. "Cela me fait suer de couper des arbres pour mettre ces panneaux. Mais d'un autre côté, n'est-ce pas utile ?", plaide une autre. "Horizéo" va donc être l’objet d’un débat public, avec plusieurs réunions, qui débute jeudi et durera quatre mois. 

Si Saucats a été choisie, c'est parce qu'un poste de transformation Réseau de transport d'électricité (RTE) relié au réseau électrique national s'y trouve déjà. La municipalité est d'accord sur le principe, mais le maire Bruno Clément demande aux promoteurs de ce projet des garanties. "Il faut que ce projet n'aggrave pas le risque incendie", a-t-il soutenu à Europe 1. "Il existe. On vit avec. Mais il ne faut pas qu'il l'aggrave. L'autre bémol, c'est que le pin maritime a la caractéristique de pomper beaucoup d'eau. Par conséquent, toute cette eau qui est pompée de mars à octobre ne le sera plus. Il ne faut pas que le site n'aggrave le risque inondation."

Ce projet est une aberration pour les défenseurs de l'environnement de la Sepanso, association en Aquitaine présidée par Daniel Delestre. Au micro d'Europe 1 il plaide : "Quand on détruit 1.000 hectares d'habitats naturels, ce n'est pas bon pour la biodiversité. Couper 1.000 hectares d'arbres, une capacité extraordinaire à capter, produire de l'oxygène, est-ce que cela répond à l'urgence climatique ? La réponse est non." Le débat public sur ce projet promet d'être animé.