Plusieurs personnalités politiques ont réclamé l'interdiction du voile lors des sorties scolaires. Photo d'illustration.
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Invitée samedi d'Europe 1, la sénatrice LR, qui a déposé une proposition de loi visant à interdire le port de tout signe religieux ostentatoire lors des sorties scolaires, estime que ce texte permettrait "que tous les enfants de ce pays soient accueillis avec sérénité et apaisement".
INTERVIEW

Quelle place pour les signes religieux lors des sorties scolaires ? Alors que le débat sur le voile dans l'espace public a été relancé après que l'élu RN Julien Odoul ait pris à partie une mère voilée lors d'une séance d'un conseil régional, plusieurs personnalités politiques se sont prononcées pour l'interdiction du voile lors des sorties scolaires. Parmi elles, la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. Cette dernière avait même déposé dès le 9 juillet une proposition de loi visant à interdire le port de tout signe religieux ostentatoire lors de ces sorties. Invitée samedi d'Europe 1, elle estime que les enfants "doivent rester en dehors de ces débats-là".

"Les enfants qui vont à l'école de la République, il faut les protéger de tout ce que les adultes peuvent exploiter aujourd'hui pour en faire des otages des problèmes sociétaux que nous vivons aujourd'hui", explique-t-elle au micro de Bernard Poirette. "Les enfant doivent rester en dehors de tous ces débats-là". 

"La laïcité, on ne tergiverse pas avec ce mot"

"L'école de la République est une école laïque (...) c'est une chance pour tous les enfants de ce pays", martèle-t-elle, alors que les sénateurs doivent se pencher sur son texte le 29 octobre. Pour l'élue LR, les sorties scolaires font bien partie du temps de l'école et les signes religieux doivent donc y être interdits comme au sein de l'établissement. "Le temps scolaire commence à 8h30 le matin, et finit à 16h30 le soir avec des activités qui sont dans les murs ou hors les murs. Tout ce temps est concerné par un principe de laïcité", estime-t-elle. 

"La laïcité, on ne tergiverse pas avec ce mot (...) la laïcité ouverte, je ne sais pas ce que ça veut dire", martèle Jacqueline Eustache-Brinio, qui prend le soin de préciser que son texte ne concerne pas que le voile, mais aussi la kippa ou la croix. Selon la sénatrice, si "tout le monde s'est conforté" à la loi de 2004 sur l'interdiction du voile à l'école, elle note que "la France de 2004 n'est pas la France de 2019".

"Emmanuel Macron ne peut pas dire les choses à moitié sur ces sujets"

"Aujourd'hui, dans l'école de la République, on a des enseignants qui n'acceptent pas d'avoir des mamans qui portent un signe religieux et d'autre qui les acceptent", relate-t-elle. "Il faut que la règle soit la même pour tous les enfants avec un cadre très précis que personne ne remettra en cause, et qui sera le seul socle qui permettra que tous les enfants de ce pays soient accueillis avec sérénité et apaisement. Apaisons l'école !".

Alors que, depuis La Réunion, Emmanuel Macron a voulu clarifier sa position sur la polémique en expliquant que le port du voile dans l'espace public n'était "pas l'affaire de l'État", mais qu'il l'était en revanche dans les "services publics", Jacqueline Eustache-Brinio estime que le président de la République "n'a pas été jusqu'au bout". "Est-ce qu'il va aller jusqu'au bout et dire que les sorties scolaires font partie intégrante du temps scolaire ?", demande-t-elle. Et de conclure : "Il ne peut pas dire les choses à moitié sur ces sujets-là".