Le squelette de Trinity est estimé entre 6 et 8 millions d'euros. 1:21
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Chloé Lagadou, édité par Yanis Darras / Crédit photo : ARND WIEGMANN / AFP
Pour la première fois en Europe, le squelette d'un T-Rex est proposé aux enchères. Baptisé "Trinity", ce géant de 67 millions d'années est estimé entre 6 et 8 millions d'euros. Une pièce d'Histoire que seuls les plus riches pourront s'offrir, au détriment des musées, regrettent certains historiens.

Retour vers le passé à Zurich. Dans la plus grande ville de Suisse se déroule une vente aux enchères un peu particulière. Les curieux pourront ainsi s'offrir un dinosaure, à condition d'avoir quelques dizaines de millions d'euros sur leurs comptes en banque. 

Parmi les squelettes à vendre : celui d'un T-Rex estimé entre 6 et 8 millions d'euros, une première en Europe. Appelé Trinity, il s’agit d’un spécimen complet de près de 3,9 mètres de hauteur et 11,6 mètres de long. Un animal disparu depuis 67 millions d'années, mais qui n'est pas le premier de son espèce à affoler les compteurs. En 2020, le squelette d'un autre tyrannosaure rex avait déjà battu tous les records, et s'était arraché au prix de 32 millions de dollars.

Sortir de l'ordinaire

Plus globalement, les dinosaures attirent les collectionneurs, Parmi les sommes les plus folles dépensées ces dernières années pour ces animaux préhistoriques : comptez près de 6 millions d'euros pour s'offrir un tricératops, ou encore 1,5 million d'euros pour celui d'un diplodocus. "Je dirais que dans le monde maintenant, il y a une centaine des clients" capables de s'offrir ce genre de squelettes, juge Iacopo Briano, expert en histoire naturelle. 

"Souvent, ce sont de grands entrepreneurs, des grandes fortunes dans le monde de l'art et de la finance", qui participent à ce genre d'enchères. "Ils sont toujours à la recherche de quelque chose qui sort complètement de l'ordinaire. Les dinosaures ont un très grand effet 'Wow', car c'est souvent quelque chose que personne d'autre ne possède", juge-t-il au micro d'Europe 1. 

Frustration pour les musées

Après une vente, les dinosaures finissent parfois exposés dans les salons de leurs acheteurs. De quoi frustrer Damien Germain, paléontologue au Musée d'histoire naturelle de Paris. "Pour moi, les spécimens, les fossiles, c'est quelque chose qui appartient à tout le monde. Donc, c'est vrai que nous, on préférerait quand même que ça soit exposé dans des musées, qu'on voit des enfants s'émerveiller devant les fossiles. C'est dommage que ça ne profite pas au plus grand nombre", note le paléontologue. 

Et l'engouement autour de la vente de fossiles est tel qu'aux États-Unis, certains chercheurs privés se sont spécialisés dans la chasse d'ossements de dinosaures.