Pas-de-Calais : le plus jeune maire de France mis en examen pour "prise illégale d'intérêt"

Stéphane Sieczkowski-Samier, maire d'Hesdin crédit : capture d'écran France 3 - 1280
Stéphane Sieczkowski-Samier risque jusqu'à 15 ans de prison et 225.000 euros d'amende © capture d'écran France 3
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M.R. , modifié à
La mère de l'élu, a qui a bénéficié de la prise d'intérêt, et le chef de la police municipale sont également mis en examen.

Élu à 22 ans maire d'Hesdin (Pas-de-Calais) en 2014, Stéphane Sieczkowski-Samier (DVD) a été mis en examen vendredi pour "complicité de faux et d’usage de faux en écriture publique" et "prise illégale d’intérêt par une personne dépositaire de l’autorité publique", rapporte Le Parisien. Il avait passé 48 heures de garde à vue.

Un contrat frauduleux ? Au centre de l'enquête, une fausse délibération du Conseil municipal qui confiait la gestion des logements de la commune de 2.400 habitants à l'agence Orpi de la ville, dirigée par la propre mère de l'élu, également membre du Conseil. Cette décision a été envoyée à la sous-préfecture de Montreuil-sur-Mer en avril 2016. Mais l'opposition a saisi le sous-préfet, affirmant que le vote sur cette mesure n'avait jamais eu lieu. 

"Faux et usage de faux". Interrogé par le sous-préfet, Stéphane Sieczkowski-Samier, également étudiant en droit, a maintenu sa version des faits. Mais "pour justifier [cette décision municipale], il aurait fait faire fabriquer par un tiers une fausse délibération", a résumé le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Un faux fabriqué "sur instruction du maire" par le chef de la police municipale, mis en examen "pour faux et usage de faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique". 

"Il n’y a eu aucun préjudice pour la commune". La mère du jeune élu a également été mise en examen pour "prise illégale d'intérêt par personne investie d'un mandat électif". Mais Stéphane Sieczkowski-Samier clame son innocence. "On me reproche un conflit d’intérêts, un faux en écriture, il n’y a eu aucun préjudice pour la commune, aucun enrichissement personnel", a-t-il affirmé à France 3 Hauts-de-France.

"Je suis complètement innocent (…) il faut se poser la question, à quatre mois des élections législatives où je suis moi-même candidat, à qui profite cette affaire ?", se défend-il encore. Le maire et étudiant risque jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle et 225.000 euros d'amende, d'après Le Parisien.