Paris : un nouveau camp de migrant aussitôt démantelé place de la République

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Les quelque 500 tentes ont été enlevées de la place de la République, lundi soir. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP
Lundi soir, environ 500 tentes bleues se sont déployées sous la statue de la République, sur la place du même nom. Mais vers 21h30, le campement avait été totalement démantelé par les forces de l'ordre, malgré les protestations des associations de défenses des exilés.

Plusieurs centaines de migrants, en errance depuis l'évacuation d'un important camp d'exilés la semaine dernière, ont monté lundi un nouveau campement dans le centre de Paris, que les forces de l'ordre ont rapidement démantelé dans la soirée.

"On était sur le campement (précédent), on a été virés le jour où les autres ont été emmenés dans les bus (pour être mis à l'abri) et depuis on est à nouveau dans la rue où la police ne nous laisse pas dormir", a expliqué Mahdi Jafari, un Afghan de 19 ans, en installant sa tente à 19 heures précises sur la place de la République.

Un hébergement d'urgence réclamé

En moins de deux minutes, environ 500 tentes bleues se sont déployées sous la statue de la République, vite investies par des centaines d'exilés, pour l'écrasante majorité originaires d'Afghanistan. "Ils ont été laissés sur le carreau et invisibilisés, mais eux aussi ont besoin d'un hébergement, surtout en pleine crise sanitaire", a abondé Maël de Marcellus, responsable parisien de l'association Utopia56, qui a aidé les exilés à s'installer.

 

À peine une heure après l'installation, les forces de l'ordre ont commencé à enlever une partie des tentes, parfois avec des exilés encore à l'intérieur, sous les cris et huées de militants et de migrants. Vers 21h30, le campement était démonté, tandis que les exilés, des militants associatifs, des élus et des avocats restaient sur place pour réclamer un hébergement d'urgence. 

"La constitution de tels campements, organisée par certaines associations, n'est pas acceptable. La préfecture de Police a donc procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l'espace public", ont indiqué dans un communiqué conjoint la Préfecture de police et celle de la région Ile-de-France (Prif), qui gère les opérations de mise à l'abri. 

Errance

"Toutes les personnes en besoin d'hébergement sont invitées à se présenter dans les accueils de jour où des orientations vers des solutions d'hébergement adaptées à leur situation sont proposées très régulièrement aux migrants", a ajouté la Prif.

"On ne répond pas à la misère par la matraque. La mise à l'abri des migrants du campement de Saint-Denis restés à la rue est urgente, indispensable, indiscutable. Il en va de l'honneur de la République française", a réagi Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile, association et opérateur de l'État sur la gestion des campements.

Plus de 3.000 personnes, principalement des hommes afghans, avaient bénéficié d'une mise à l'abri dans des centres d'accueil ou des gymnases en Ile-de-France mardi dernier. Mais entre 500 et 1.000 personnes se trouvaient depuis en errance dans les rues en lisière de Paris, selon les associations qui leur viennent en aide et qui dénoncent notamment des abus policiers.