Si le déterminisme social est toujours très présent selon l'Insee, la mobilité sociale concerne sept jeunes sur dix. 1:17
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Baptiste Morin
La panne de "l'ascenseur social", cette expression de sociologie, est-elle devenue un mythe ? Alors que la question est plus que jamais d'actualité, avec l'inflation et la réforme des retraites, l'Insee a apporté quelques précisions. Selon l'Institut, sept jeunes sur dix appartiennent à une classe de revenus différente de leurs parents.

C’est une affirmation qu’on entend souvent : l’ascenseur social serait bloqué en France. Les inégalités se reproduiraient inévitablement de père en fils, perpétuant ce que le sociologue Pierre Bourdieu a appelé la reproduction sociale. Pourtant, ce n'est pas exactement le cas, selon les observations de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L'Institut a comparé les revenus d'un jeune de 28 ans aujourd'hui avec les revenus de ses parents dix ans plus tôt. Il en conclut que le déterminisme social est encore fort : les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chances de se retrouver parmi les 20 % les plus riches que les enfants issus de familles modestes.

15 % des enfants de familles riches rejoignent les plus modestes

Mais les mouvements entre tranches de revenus existent, et vont dans les deux sens. 12% des enfants de familles pauvres deviennent les plus aisés de leur génération et 15% des enfants de familles riches rejoignent les plus modestes de leur génération. En fait, sept jeunes sur dix appartiennent à une classe de revenus différente de leurs parents, que celle-ci soit inférieure ou supérieure. D'autres facteurs à prendre en compte jouent évidemment dans la mobilité sociale : le sexe, le lieu de résidence, le niveau de diplôme des parents. Et puis, peut-être plus que le reste encore, le patrimoine.