Panne du RER A : la thèse de l'erreur d'appréciation privilégiée

La station de RER A de Châtelet-les-Halles, à Paris.
La station de RER A de Châtelet-les-Halles, à Paris. (Image d'illustration) © Stéphane de Sakutin / AFP
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T.LM. , modifié à
Selon le rapport des experts sur cette panne de trois jours, la responsabilité du Groupement Eole peut difficilement être évacuée. 

Le couac avait duré près de trois jours. Entre le 30 octobre et le 2 novembre, le RER A avait été coupé entre les stations Auber et La Défense, après une coulée de boue. Dévoilé lundi soir, le rapport de la commission d'experts indépendants mandatés par SNCF Réseau avance que tout converge "pour dire que le forage incriminé a été réalisé par le Groupement Eole à son initiative et sans partage d'information avec la maîtrise d'oeuvre", une conclusion relevée par Le Parisien. Le Groupement Eole regroupe Bouygues Travaux publics, Razel-BEC, Eiffage Génie civil, Sefi-Intrafor, Eiffage Fondations.

La profondeur du forage mise en cause. Pour le rapport, sa responsabilité peut difficilement être exclue : "Vers 13 heures (lundi 30 octobre), le train de tiges atteint 27 mètres de profondeur et perfore un voussoir de revêtement de la voûte du RER A. Une arrivée d’eau de la nappe phréatique de fort débit (…) a rapidement été signalée dans le tunnel, ce qui a conduit à interrompre la circulation des trains. L’absence d’intervention d’un géomètre s’est traduit par une erreur d’implantation qui a suffi pour conduire à l’accident. Le choix de la profondeur de ce forage d’essai peut interpeller (…) On comprend mal pourquoi ce choix s’est porté sur un site en directe interférence avec le tunnel du RER A."

Un défaut de réactivité ? Les experts soulignent par ailleurs "la nécessité d’une procédure d’alerte plus réactive entre le chantier et l’exploitant RATP". La commission se dit aussi "étonnée que l’équipe de sondeurs n’ait été prévenue qu’avec un délai de l’ordre d’une heure du désordre dans le tunnel".

Renforcement de la chaîne de contrôle. Dans un courrier accompagnant le rapport d'expert rendu public lundi, la SNCF demande "un renforcement de la chaîne de contrôle interne au groupement" menant les travaux du RER E, dirigé par Bouygues, et "une surveillance renforcée et à la hauteur des enjeux".