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Louise Sallé / Crédit photo : QUENTIN BONADE-VERNAULT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Selon une enquête menée auprès des professionnels du secteur, le pacte enseignant, un système d'heures supplémentaires en échange d'une meilleure rémunération, ne convainc pas les professeurs. Ceux qui ont accepté le dispositif disent ressentir plus de fatigue.

C'est un sujet qui avait fait grandement parler lors de la rentrée scolaire. Mais selon une enquête menée auprès des professionnels du secteur, ce pacte enseignant, un système d'heures supplémentaires en échange d'une meilleure rémunération, ne motive pas les enseignants. 

Si le ministère de l'Éducation n'a jamais communiqué en détail sur le taux d'adhésion à ce pacte, une enquête dirigée par le syndicat SE-Unsa révèle que 63% des enseignants ont rejeté le dispositif. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un sondage représentatif puisque seuls les personnels motivés pour répondre se sont manifestés.

Pour autant, la méfiance envers le pacte enseignant paraît assez claire. "On travaille déjà énormément. Ce dont on a besoin, c'est qu'on nous augmente nos salaires pour qu'on puisse mieux vivre. Et donc, devant ce constat, on a une réponse complètement inadaptée du gouvernement et du ministère de l'Éducation nationale", regrette Gilles Langlois, secrétaire national du SE-Unsa. 

Des personnels plus fatigués

Cette enquête ne permet pas de connaître les missions supplémentaires confiées aux enseignants concernés. Impossible donc de savoir si beaucoup de professeurs ont accepté de remplacer leurs collègues absents. Une mission qui n'aurait pas été la plus couronnée de succès, selon le syndicat, contrairement à celle qui consisterait à rémunérer les projets menés avec les élèves. "Des collègues qui faisaient des projets qui n'étaient pas rémunérés ont pu voir, à travers la mise en place du pacte, une rémunération pour ce qui, avant, n'était jamais rémunéré", indique Gilles Langlois. 

Les personnels qui ont accepté le pacte précisent néanmoins ressentir plus de fatigue. Ils sont aussi moins disponibles pour échanger avec les équipes et les parents d'élèves. Le SE-Unsa attend désormais de la part du gouvernement un bilan fiable et chiffré de cette mesure qui divise et qui a coûté près d'un milliard d'euros à l'État.