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B.V. , modifié à
L’imam Tareq Oubrou, invité du "Club de la presse" lundi sur Europe 1, veut voir les musulmans "assouplir leurs pratiques pour durer dans le temps".

L’islam doit se réformer. Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, l’a encore affirmé avec force, lundi, à l’antenne d’Europe 1. "Réformer l’islam n’est pas une option, c’est une obligation", a expliqué l’invité du Club de la presse. "Ce n’est pas une stratégie", poursuit-il. "C’est une opération éminemment religieuse. Sinon la religion va disparaître." Et l’imam d’invoquer la parole de Mohamed : "Le Prophète lui-même a dit : ‘Chaque siècle, l’islam doit être réformé’."

Entendu sur europe1 :
Il faut revoir à la baisse les pratiques et la visibilité de l’islam

Tareq Oubrou s’élève contre une société qui "cherche la petite bête partout" plutôt que de fédérer ses différentes composantes. Mais "les musulmans contribuent aussi aux problèmes", concède-t-il. "Ils n’ont pas le choix que d’assouplir leurs pratiques pour durer dans le temps. Nous sommes en train de transmettre à nos enfants des overdoses spirituelles et religieuses qui sont mortelles. Il faut revoir à la baisse les pratiques et la visibilité de l’islam afin d’entretenir un équilibre laïc sociétal parce que ça va se retourner contre les musulmans."

Donner une impulsion théologique. Pour l’imam, le mouvement doit être impulsé par les représentants de la religion musulmane eux-mêmes et non pas imposé par l’État. "Je ne pense pas que ceux qui prônent les valeurs de la République les connaissent", écarte-t-il. L’assimilation, comme Nicolas Sarkozy la prônait encore le matin-même sur Europe 1 ? "Dans les valeurs de la République, pourquoi pas, mais l’assimilation génétique dans une race gauloise, ça va être très difficile (…) Il faut un esprit de compromis, prendre la population musulmane à partir de sa réalité et trouver un mode d’intégration par l’école, l’économie, la culture."

Lui-même prône "un conseil national des imams de France, qui choisiraient l’imam le plus compétent, avec une double compétence sur la religion et sur le droit, l’anthropologie". Le portrait pourrait lui correspondre… "C’est ça. Mais il y en a d’autres qui correspondent au portrait", suggère-t-il, avant de balayer cette option : "Ce n’est pas mon ambition".