Le Conseil d’État a levé samedi l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes. 1:04
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Sophie Eychenne, édité par Ariel Guez , modifié à
Samedi, le Conseil d’État, saisi par plusieurs organisations dont la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a levé l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, décidée par l’exécutif dans le cadre de l'État d'urgence sanitaire. Au micro d'Europe 1, le président de la LDH, Malik Salemkour, commente cette décision et s'en réjouit. 
INTERVIEW

Le Conseil d’État a levé samedi l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, imposée dans le cadre de l'État d'urgence sanitaire, rétablissant la liberté de manifester. Saisi par une dizaine d'organisations, le juge des référés de la plus haute juridiction administrative en France a estimé que l'interdiction de manifester "n'est pas justifiée par la situation sanitaire actuelle lorsque les 'mesures barrières' peuvent être respectées". 

"Cette interdiction absolue de manifester n’avait plus de sens juridique"

Parmi les plaignants, des syndicats, mais aussi des associations dont la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Au micro d'Europe 1, son président Malik Salemkour se félicite de la position prise par le Conseil d’État. "Même en période d’État d’urgence, l’État de droit doit respecter l’équilibre des pouvoirs et les libertés fondamentales", explique-t-il. 

Pour lui, le Conseil d’État a rappelé la "situation absurde dans laquelle la France se trouvait" depuis le 31 mai et la publication du décret interdisant les rassemblements de plus de dix personnes, puisque le déconfinement était effectif "dans les transports en commun et au Puy du Fou". "Cette interdiction absolue de manifester n’avait plus de sens juridique", continue Malik Salemkour, heureux que le juge des référés ait donné son avis avant la prise de parole d'Emmanuel Macron dimanche soir. Pour la première fois depuis le début du déconfinement, le chef de l'État s'exprimera sur la crise sanitaire. 

"La démocratie était encore un petit peu étouffée"

"On va enfin déconfiner la démocratie", se réjouit le président de la LDH. "Elle était encore un petit peu étouffée, et notamment dans cette possibilité de manifester et d’exprimer ses inquiétudes face à une situation sociale", explique Malik Salemkour. "Mais aussi face aux violences policières et au racisme qui sont aujourd'hui à un point qui mérite d’être pris en compte par le pouvoir exécutif", conclut-il, alors que la décision du Conseil d’État a été rendue quelques heures après le début de la manifestation en mémoire à Adama Traoré place de la République à Paris, à laquelle au moins plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé.