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Caroline Baudry // Crédit photo : Sylvain THOMAS / AFP , modifié à
En plus du Raid et de la CRS 8 déjà mobilisés, le ministre de l'Intérieur a fait une visite surprise dans le quartier Pissevin, théâtre de deux fusillades mortelles depuis le début de la semaine. Sur place, les habitants sont excédés par un quotidien rythmé par la violence et le trafic de drogue et se sentent abandonnés.

"Si jamais il n'était pas venu aujourd'hui, j'aurais été vexé, j'aurais réagi." La colère froide d'Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, autour de la venue de Gérald Darmanin dans le quartier Pissevin de Nîmes, en proie au trafic de drogue. Autour de lui, trois tours vétustes qui surplombent les dédales d'une galerie marchande à ciel ouvert investie par les trafiquants. "On nous parle des quartiers perdus de la République. Non, c'est un quartier oublié de la République. Vous avez 60 % des magasins qui sont fermés. Ça fait plus d'un an. On n'a pas vu ni un maire, ni un conseiller général, un conseiller municipal. Personne", explique-t-il avec aplomb.

"Pour un regard, on peut vous mettre une balle"

Certains rasent les murs par sécurité, même en plein jour. Moustapha, baguette sous le bras, ne sort plus quand la nuit tombe. "On peut prendre une balle perdue. Je me lève à 4 heures du matin. Les gamins sont toujours là avec des kalachnikovs. Quand ça tire, vous n'imaginez pas. Je suis en haut, j'ai l'impression que je suis en guerre. Pour un regard, on peut vous mettre une balle", raconte excédé le riverain.

Pour faire baisser cette délinquance, il faudrait, selon les habitants du quartier, une police pérenne à pied, au contact de la population. Ils réclament en chœur et avec force ce dispositif, choqués et reclus dans les appartements.