Nouvelles tensions à Grenoble après la mort de deux jeunes samedi

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La préfecture a fait état de plusieurs départs de feu de poubelles et de véhicules lundi soir, dans le quartier du Mistral à Grenoble. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP , modifié à
De nouveaux troubles ont agité le quartier du Mistral à Grenoble lundi soir, deux jours après la mort de deux jeunes à scooter poursuivis par les forces de l'ordre.

De nouvelles échauffourées ont opposé lundi soir forces de l'ordre et habitants du quartier Mistral à Grenoble, deux jours après la mort de deux jeunes alors qu'ils étaient poursuivis par la police, a rapporté la préfecture. Un individu a été interpellé pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, a indiqué mardi matin la préfecture, en précisant que les violences avaient cessé vers 2h30. Environ 65 voitures ont été brûlées, selon une source policière. 

Des jets de cocktails molotov. Lundi soir, les forces de l'ordre déployées sur place pour prévenir de nouveaux troubles après les soirées agitées de samedi et dimanche ont été la cible de caillassages et de jets de cocktails molotovs, principalement à partir des étages des immeubles, a rapporté la préfecture, précisant avoir également constaté plusieurs départs de feu de poubelles et de véhicules.

Deux CRS ont été très légèrement blessés et une habitante a été transportée à l'hôpital après avoir respiré des fumées depuis son palier, a encore précisé la préfecture. Le Dauphiné Libéré a indiqué sur son portail internet qu'un fourgon de pompiers avait été aussi visé par trois cocktails molotovs. Des violences "sporadiques" ont également eu lieu dans d'autres quartiers sensibles de Grenoble comme La Villeneuve et Teisseire, ainsi que sur la commune d'Echirolles.

Blessure à l’œil. Samedi soir, deux jeunes de ce quartier qui circulaient sans casque sur un scooter de grosse cylindrée, volé et dépourvu de plaques, ont trouvé la mort en percutant un autocar, tandis qu'un véhicule de la brigade anticriminalité les suivait, selon le parquet qui évoque pour l'heure un "accident". Le drame a provoqué la colère de nombreux habitants de ce quartier sensible et déclenché des incidents dès samedi soir. Une caserne de CRS a été prise pour cible et de violents affrontements ont opposé émeutiers et policiers et gendarmes. Un jeune garçon de 16 ans a notamment été blessé à l’œil, déclenchant l'ouverture d'une enquête pour "violences volontaire avec arme".

"Le sentiment d'une bavure policière". Dimanche soir, de nouveaux heurts ont troublé la cité, avec plusieurs incendies de véhicules et des dégradations de mobilier urbain. "Des jeunes du quartier ont vu ce qui s'est passé et ont le sentiment d'une bavure policière, c'est de là que vient toute cette tension", estimait dimanche Hassen Bouzeghoub, directeur du centre socio-culturel du quartier Mistral. Ce quartier avait déjà connu une flambée de violence il y a une semaine après l'arrestation d'un homme détenteur de cannabis par une brigade spécialisée.