La mobilisation contre la réforme du code du travail s'essouffle

A Rennes, la mobilisation de jeudi était plus faible que lors des deux premières journées de contestation.
A Rennes, la mobilisation de jeudi était plus faible que lors des deux premières journées de contestation. © Damien MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
La troisième journée de mobilisation contre les ordonnances d'Emmanuel Macron a vu moins de manifestants défiler en régions, jeudi.

La mobilisation continue, mais s'essouffle. La CGT et Solidaires organisent jeudi une troisième journée contre les ordonnances, en vigueur depuis près d'un mois, en attendant une éventuelle action plus large avec d'autres syndicats. Mais les premiers chiffres de la mobilisation montrent une baisse du nombre de manifestants dans les rues un peu partout en France. Seules 20.000 personnes ont manifesté à Marseille, selon la CGT, contre 50.000 le 21 septembre et 60.000 le 12. Ailleurs dans d'autres régions, les premières manifestations montraient aussi une baisse, notamment à Pau, Bayonne ou Rennes.

L'Elysée passe à autre chose, pas les syndicats. De son côté, l'exécutif est déjà passé à autre chose : le deuxième volet de ses réformes sociales, celles de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage. Après l'Elysée la semaine dernière, Matignon reçoit depuis mardi les organisations patronales et syndicales pour évoquer ces réformes, qui doivent aboutir à un projet de loi en avril, avant le troisième volet, celui de la réforme des retraites.

Mais pour la CGT et Solidaires, pas question de tourner la page des ordonnances, synonymes de "casse sociale", selon elles. "La perspective de construction d'une mobilisation unitaire qui mette à bas ces ordonnances est toujours une priorité", a expliqué en début de semaine Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, après un entretien à Matignon sur les réformes formation professionnelle et assurance chômage. Ce syndicat non représentatif ne s'était pas immédiatement associé à l'appel de la CGT.

Une nouvelle journée en prévision ? Comme pour les deux précédentes journées, la CGT avait annoncé seule l'appel, le 9 octobre, à l'issue d'une réunion entre toutes les confédérations, qui ont échoué à arrêter une action unitaire. Toutes émettent de sérieuses critiques quant aux risques que représentent certaines mesures pour le salarié, comme le plafonnement des indemnités prud'homales ou la fusion des instances représentatives du personnel, dont le décret d'application n'a toujours pas été publié. Une nouvelle intersyndicale, programmée le 24 octobre, pourrait donner lieu à un appel plus unitaire, éventuellement avec FO et la CFE-CGC, espèrent la CGT et Solidaires.