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Caroline Baudry et Antoine Bienvault / Crédit photo : ANTOINE MERMET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une enquête judiciaire pour injures sexistes et homophobes vise le collège-lycée Stanislas à Paris. Si l’enquête administrative conduite par le ministère ne confirme pas les faits, elle relève que "l’esprit Stan" peut favoriser de telles dérives. Devant l’établissement, élèves et parents s’indignent d’une image stéréotypée et biaisée selon eux.

Devant les imposantes portes vertes de l’établissement, la polémique est sur toutes les lèvres. Le très coté collège-lycée catholique Stanislas, situé dans le 6e arrondissement de Paris, est visé par une enquête pour injures sexistes et homophobes. Si l’enquête administrative conduite par le ministère l'année dernière "ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme", elle relève en revanche que "l’esprit Stan" très strict peut être propice à ce type de dérives. 

"Il n'y a pas de langage homophobe"

Mais cette image qui colle à Stanislas est, selon Paul, 16 ans, très éloignée de son quotidien en classe de première. "En 13 ans, j'ai énormément d'exemples de personnes juives, musulmanes ou athées qui n'ont jamais été incitées à se faire baptiser. Si on refuse, c'est notre choix. Concernant le catéchisme, je l'ai vu et je l'ai fait, si l'on ne veut pas y aller, c'est ok, ils ferment les yeux assez gentiment", témoigne-t-il, en ajoutant toutefois : "Je rêve d'avoir les cheveux longs, mais je me plie au règlement". "Ça ne correspond pas du tout à la réalité.

Cette discipline, au service de l'excellence académique, c'est justement le choix de Gilles, un parent d'élève. "Tout ce qu'il y a dans le rapport est vrai, mais nous, ça nous convient tout à fait. Si vous faites allusion aux parents catéchistes qui ont fait de l'activisme, à chaque fois, la direction est intervenue lorsqu'elle en a eu connaissance. Il n'y a pas de langage homophobe de la part des enseignants ou des camarades. Beaucoup moins que dans la rue à côté de chez moi", assure Gilles, dont la fille a préféré suivre une classe de sixième non-mixte. Une décision assumée par le père de famille. 

Un autre père, dont le fils est "foncièrement athée" assure que ce dernier "ne souffre pas du tout d'une pression religieuse quelconque". Enfin, une mère d'élève juge "proprement scandaleux" de "remettre en cause Stanislas parce que c'est une école catholique d'excellence". De son côté, le chef de l'établissement, Frédéric Gautier, précise avoir réuni tous les professeurs de Stanislas pour évoquer la polémique et recueillir leurs réactions.