Polémique Stanislas : Amélie Oudéa-Castéra va «se déporter des actes relatifs à l'établissement»

Amélie Oudéa-Castéra
Amélie Oudéa-Castéra a demandé au Premier ministre à pouvoir "se déporter des actes relatifs" au "collège Stanislas". © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Au cœur d'une polémique, Amélie Oudéa-Castéra a demandé au Premier ministre à pouvoir "se déporter des actes relatifs" au "collège Stanislas", établissement privé parisien où sont scolarisés ses enfants mais accusé de "dérives" dans un rapport officiel.

La ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé au Premier ministre à pouvoir "se déporter des actes relatifs" au "collège Stanislas", établissement privé parisien où sont scolarisés ses enfants mais accusé de "dérives" dans un rapport officiel, a-t-on appris jeudi auprès de son entourage. Le chef du gouvernement Gabriel Attal a accepté cette demande, a précisé l'entourage de la ministre confirmant une information de BFMTV.

Une préconisation formulée par la HATVP

Cette décision "intervient à la suite d'une préconisation formulée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)", précise une source proche. Le rapport de l'Education nationale publié mardi par Mediapart relève notamment "des dérives dans l'application du contrat d'association" de l'établissement avec l'Etat, comme par exemple l'obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi.

"Dérives" également dans la teneur de ces cours, selon le rapport, qui souligne que "certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l'Église catholique, par exemple sur l'IVG" ou "susceptibles d'être qualifiées pénalement sur l'homosexualité".

Pour sa défense, la nouvelle ministre de l'Education a assuré que ce rapport avait "été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023". "Et aussitôt Gabriel Attal (alors ministre de l'Education) a demandé au rectorat et à l'inspection générale de suivre un plan d'action qui fait presque 15 mesures", a-t-elle déclaré sur France 2. La direction de cet établissement huppé et le diocèse de Paris jugent eux que ce rapport ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs récentes enquêtes journalistiques.

La ministre avait regretté avoir "pu blesser certains enseignants"

Nommée il y a une semaine à la tête d'un super-ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques, la ministre est embourbée dans une polémique depuis des propos tenus dès le lendemain lors d'un déplacement avec Gabriel Attal. Ses motivations déclarées pour avoir transféré son fils ainé d'une école maternelle publique à l'école privée Stanislas, à savoir "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public, ont provoqué un tollé.

La ministre avait rapidement tenté de déminer la situation en disant "regretter" d'avoir "pu blesser certains enseignants". Mais la controverse continue d'être alimentée par les syndicats enseignants tout comme par la gauche et l'extrême droite qui l'accusent d'avoir menti et réclament sa démission.